mardi 30 décembre 2008

Matisse : Place des lis, Saint Tropez



Ce tableau ne se passe-t-il pas de mots?
Enfant, j'allais dans le sud en vacances avec mes parents ; j'avais cela en horreur ; je détestais les changements ; il me semble avoir traversé des quartiers avec de semblables belles maisons.
Même si un arriviste flambeur habite dedans, la beauté lumineuse de la peinture la transforme. Je parle de la maison. Elle semble plus belle, plus pure, des enfants jouent sur ses pelouses à l'intérieur. Quelqu'un fait une sieste sur la pelouse : ou bien, à l'intérieur, c'est l'heure de la leçon de musique, un autre tableau de Matisse.

mardi 23 décembre 2008

Femme lisant une lettre (Peter de Hooch)



Cette oeuvre me plait-elle ou pas?
J'ai cru que oui, mais finalement je n'aime pas : la femme est enfermée, me semble-t-il. Aucune porte sur l'extérieur - sauf la lettre.
La richesse et le luxe des vêtements ne doivent pas faire illusion. On peut être enfermé partout, même si l'on est riche.
Cette femme ne fait rien, elle lit la lettre. A quoi s'occupe-t-elle? On ne voit pas d'enfant.
Je trouve ce tableau triste.

Et vous? (soyez en désaccord avec moi !!! Je ne vais pas me vexer !)

samedi 20 décembre 2008

Mon rêve familier, Paul Verlaine

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Il y a un rapport entre ce poème et le tableau dont j'ai parlé ici, à cause de ce thème de la réminiscence.

Certains mots répétés produisent une effet de berceuse, très efficace sur moi (je parle de moi car le thème du blog est ce que je pense de tout cela, c'est une sorte d'introspection et en même temps de petite analyse ; mais dans les commentaires vous pouvez me dire que ça ne vous fait rien ; ou ce que ça vous fait).

Et que j'aime, et qui m'aime, et qui n'est (une répétition avec une petite modification à la fin).

Puis Ni tout à fait la même, ni tout à fait : à nouveau une répétition berceuse, mais en plus le motif reprend la répétition précédente, la même, qui rappelle m'aime.
Ensuite les répétitions continuent (comprend, deux fois) et elle seule, trois fois. Sans compter la rime.

Ensuite, on ne sait pas très bien à quoi ressemble cette femme, mais son nom est doux et sonore comme ceux des aimés que la vie exila (magnifique tournure ; essayez de comprendre à quoi elle se rapporte : des gens qu'on a fuit? Que la vie a éloigné de nous? Qui se sont éloignés de nous? Comme la tournure est obscure, on peut rêver...).

La ligne suivante nous donne une solution : sa voix a l'inflexion des voies chères qui se sont tues - autre formule musicale et enchanteresse. C'est peut-être la mort, ou la fin d'un amour, qui a fait taire cette voix.

En tout cas, on est toujours dans un entre deux monde, les yeux fermés peut-être, ceux du souvenir, ou du demi sommeil. Il flotte dans ce poème la même lumière de matin du monde. Je ne vois pas des lumières de matin du monde partout : dans les tableaux de Matisse, par exemple, il n'y en a pas. C'est la lumière de la Méditerranée, du plein midi.

Visites web, encore

Une promenade au Luxembourg : un délice...


Allez voir cette jolie photo blanche, bleu et rose, qui évoque Noël et sa douceur, et l'hiver...

Un coeur, pour un père... Et un très beau texte.

Image d'un petit déjeuner d'hiver idéal...

Chez Anne, ces photos sublimes, dignes d'un peintre, comme elle le remarque...

Et une très touchante video que relaie Babioles la farceuse....

mardi 16 décembre 2008

Pourquoi n'y a-t-il pas de réaction?

Oui, en effet. Pourquoi si peu de réaction?
Je viens de lire le post de Ninon et celui de Fanette et je suis choquée.
Le gérant de pardon se fout de la gueule du monde !!!
Et en même temps, si personne ne dit rien, pourquoi pas?
Mais quelle honte que personne ne dise rien, au moins pour signaler l'intention !!
Brûler une personne en effigie, c'est hard !!

Mais par ailleurs, comme je me méfie, j'aime pas tout ce qui de près ou de loin à trait à la magie. Par principe. S'en tenir écarté...

dimanche 14 décembre 2008

Le retour d'Ulysse, Le Lorrain



Ce que j'aime, encore une fois, là dedans, c'est l'ambiance mystérieuse et comme onirique de ce tableau.

Je ne connais pas assez l'art pour analyser ce tableau : je ne vois pas ce qui évoque le retour d'Ulysse là dedans. ça devrait peut-être me sauter aux yeux, mais ça ne me saute pas du tout aux yeux.

Dans ce tableau je suis émue par la partie supérieure, le toit, ou la terrasse au dessus du bâtiment à gauche de l'image. l'émotion qu'elle suscite est très étrange : elle fait référence à quelque chose en moi - mais quoi? c'est une émotion très ancienne ; et il y a quelque chose de rêvé, dans cette émotion.
Pour traduire ma pensée, je dirais crûment que j'ai l'impression d'avoir vécu là en rêve. Ou du moins, d'avoir rêvé d'un lieu de ce type.
Il me semble avoir été ainsi, sur une terrasse, vide, un peu sale, à cause du vent, qui y amène du sable et des feuilles d'arbres. Je marche sur la terrasse, je regarde vers le bas, je n'ai pas envie de descendre, et je rentre dans ma chambre, une grande pièce qui ouvre sur cette terrasse. Le lieu est somptueux, pourtant il n'est pas confortable, comme une chambre de palace - parce qu'un tel endroit, s'il existait, devrait être, de nos jours, la chambre d'un palace, d'un hôtel de luxe, ou, dans le passé, un palais italien. La pièce est plutôt encombrée et fouillis. Les vêtements que je porte sont ceux de la mode juste après la révolution.
Je mets une autre image pour aider.




Comme souvent dans ces cas-là, je ne sais que décider : ai-je fait un rêve? car il y a des périodes de ma vie où je rêve beaucoup. J'ai le souvenir d'images de mes rêves très précis. J'ai ainsi longtemps été hantée par l'image de moi-même, errant dans les rues d'une ville grise et détruite en skate board (alors que je ne sais pas tenir dessus). Je suis quasiment sûre d'avoir rêvé de lieux de ce genre.
Peut-être ai-je été influencé par des romans, mais lesquels? je n'ai pas lu tant de romans italiens. Ou des films? C'est possible.

Je n'ai pas envie de conclure, tout ça m'est égal, j'aime l'idée de visiter des lieux en rêve, ça me va.
Ce qui est curieux, c'est que si j'avais le choix,je me sentirais plus inspirée par des paysages germaniques : je les préfère ; mais mes souvenirs, mon émotion, quelque chose du fond de moi me fait tressaillir devant ces lumières d'aubes du monde dans des palais italiens.
Etrange.

Max Liebermann (1847-1935) - Le Jardin de l'orphelinat communal de la ville d'Amsterdam,


Max Liebermann (1847-1935) - Le Jardin de l'orphelinat communal de la ville d'Amsterdam, 1894, huile sur toile


Doit-on se réjouir de ces images tranquilles? Sont -elles réalistes ou mensongères?

Nous aimerions tous que la réalité soit belle ; que les petits orphelins soient bien traités par de bonnes personnes conscientes de leur devoir.

N'est-ce pas?

En est-il toujours ainsi? la vie ne nous a-t-elle pas appris que le coeur de l'homme est noir? Ou n'est-ce que depuis l'urbanisation et l'industrialisation - en ces temps-là, y avait-il moins de mauvais dans les coeurs?

Je ne crois pas. Il n'y a qu'à penser aux enfants dans les mines. Quel bon génie préservent ces orphelines?

Je ne dois pas laisser la tristesse m'envahir et tout voir en noir. peut-être ce tableau est-il vrai? peut-être ne représente-t-il pas le monde qu'aimerait voir les artistes au grand coeur du XIXème, les bobo d'hier.
Peut-être pas. Même si le doute m'habite, je ne puis en juger.

mercredi 10 décembre 2008

Mes visites sur le web : merci à tous et toutes

Fanette m'a donné une idée.

Je vais aussi garder trace et vous livrer mes pérégrinations sur le web.

Je suis quelqu'un de très simple : une photo suffit à me faire rêver. Ce qui me plonge dans l'extase et dans le rêve sur le Web, c'est donc parfois rien d'autre qu'une simple photo, qui me lance dans toute sortes de souvenirs.
Aussi simple que cela.

Prêts à me suivre dans ces petits rêves?
On y va :

La brocante de Poussière du sud m'a émerveillé.

Merci du fond du coeur à la Nourse qui m'a promenée dans des lieux magnifiques, beaux, et si proches de ceux de mon enfance. Merci !

Une seule photo, pour un dimanche zen et si élégant et poétique ! (Violette)

Avec la douceur angevine, j'ai revu les Noëls de mon enfance, les prépartifs, les objets brillants, lumineux, les rêves, le début de l'attente du moment merveilleux.... Merci !

Le même merci à Ninon, et à son beau sapin...

Et encore là, pour une si belle photo de matin d'hiver...

, j'ai aimé l'allusion à Casavettes, un de mes cinéastes préférés, même s'il s'agit de ses enfants.



Comment cela est-il possible? Comment puis-je être derrière mon écran et voyager ainsi? Mais quel bonheur !!!

vendredi 28 novembre 2008

Otto Dix




La première guerre mondiale a été une boucherie. De nombreux soldats sont revenus avec d'insupportables blessures, et toute leur vie en a été bouleversée. Invalides, diminués, ils ont continués à vivre, mais plus rien n'a été comme avant.
Ils se retrouvent entre eux parce que seuls ceux qui ont vécu cela peuvent comprendre.

mardi 25 novembre 2008





Est-ce que vous y êtes aussi? Ce serait dans un atelier d'artiste parisien, l'été, dans les années 30 , en attendant le soir. Les deux femmes se sont assises, en pline lumière. Elles parlent et jouent de la musique. Elles attendent. Elles n'ont rien de particulier à faire.
Peu à peu, la lumière éblouissante va baisser. Le soir va venir. Les autres vont arriver. ET ce sera la fête.

samedi 22 novembre 2008

Les lilas et les roses, Aragon







LES LILAS ET LES ROSES

O mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans les plis a gardés

Je n'oublierai jamais l'illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d'amour les dons de la Belgique
L'air qui tremble et la route à ce bourdon d'abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé

Je n'oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l'énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l'aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs

Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d'images
Me ramène toujours au même point d'arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L'ennemi dans l'ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s'est rendu
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus

Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l'ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l'incendie au loin roses d'Anjou



j'aime ce poème :

Je n'oublierai jamais l'illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d'amour les dons de la Belgique
L'air qui tremble et la route à ce bourdon d'abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé


Dans cette strophe-là je vois les chars qui traversesnt les villages, sûrs d'eux. La foule qui les acclament, les enfants usr les épaules de pères. des femmes un peu folles, qui pour masquer une inquiétude latente embrassent des hommes.

Puis :

Je n'oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l'énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l'aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs


ça se calme : moins de bruits, plus de calmes , le soir qui tombe. Les soldats qui se retrouvent seuls et font face à l'attente du combat.

Et enfin :

Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d'images
Me ramène toujours au même point d'arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L'ennemi dans l'ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s'est rendu
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus


Et là, comme le dit le poète : tout s'arrête. Dans la forêt, une villa qui sert de QG, l'ennmi qui est là ; Paris s'est rendu : les soldats ne savent pas quoi faire ; tout est déjà fini, ils ne se sont même pas vraiment battus. Une guerre bête, à peine commencée, déjà fini, vaincus stupide.


Expliquer les poèmes ne les rend pas plus beau. Mais celui-là, je l'aime tant, et de puis 25 ans. Je l'ai lu en classe, et depuis il me suit. Il m'explique la guerre, et la France, mieux que beaucoup de choses.

jeudi 23 octobre 2008

Dada, Miro, etc - 2

Je reprends, je vais reprendre sur les poètes surréalistes.
Bon, après mon instit fan de Miro Picasso etc, j'ai eu le fan d'Aragon - Eluard - Brassens. c'était l'époque où l'on apprenait de vrais poèmes, pas des trucs débiles spéciaux pour écoles primaires...
Bref, avec d'autres instits j'ai eu Victor Hogo et Veraline, mais avec lui, Aragon et Eluard.

Quand on y réfléchit un peu, le ciel est bleu comme une orange, ça vaut Miro, mais à l'époque je ne raisonnais pas comme ça (je ne raisonnais pas du tout), et je préférais la poésie. Surtout Aragon.

Mais là où je ne comprenais rien,c 'est quand les artistes se sont excités sur Dada. Le mouvement dada. Alors, moi, Dada, ça n'est jamais passé. je ne comprenais pas ce que c'était, du tout, du tout.

Je cite un extrait d'un site sur Dada.

"DADA. On appelle Dada le mouvement intellectuel et artistique qui, né à Zurich en 1916, s'est étendu à l'Allemagne, la France et les Etats-Unis. Il a perdu sa virulence à partir de 1923 et s'est fondu, en France, dans le surréalisme. Il doit son nom à Tzara, qui l'aurait inventé en feuilletant au hasard un dictionnaire. On lui doit aussi ces définitions : "Dada place avant l'action et au-dessus de tout : le doute. Dada doute de tout. Dada est tatou. Tout est Dada. Méfiez-vous de Dada." Et : "Nous ne reconnaissons aucune théorie. Nous avons assez des académies cubistes et futuristes : laboratoires d'idées formelles. Fait-on l'art pour gagner l'argent et caresser les gentils bourgeois ?" [...]

Je ne vois pas à quoi cela correspond.
Et puis là, je crois que je tiens une piste.
Comme vous le voyez, cette vieille incompréhension de Dada me trouble depuis longtemps, et le question reste posée en moi depuis longtemps. Or, dernièrement, en me baladant sur un blog, j'ai compris, il m'a semblé qu'une blogueuse que je lis parfois voulait parler de sujets drôles de façon un peu systématique à cause de la crise. On a échangé quelques mails, elle m'a dit que oui, elle éprouvait une certaine angoisse et pour lutter, elle avait envie de s'obliger à rechercher des trucs drôles, sketches et autres, pour "lutter" contre son angoisse.
Idée pas bête, et que je ferais bien moi-même de mettre en oeuvre.


J'ai été frappée par cette idée, et je l'ai relié au mouvement Dada. Je me suis dit que face aux horreurs de la première guerre mondiale (on a l'impression qu'elles sont "battues" par celles de la deuxième ; mais c'est que nous connaissons la deuxième ; mais ceux qui vivaient en 1919 ne savaient pas ce qu'ils découvriraient en 1949 ; ils ont été sous le choc des "horreurs" "simples" des tranchées ; après, des évènements beaucoup plus horribles ont eu lie :amis en 1916, on ne savait pas qu'on pouvait aller encore beaucoup plus loin dans l'horreur), certains artistes avaient pu répondre par Dada. ça m'a intéressé.

Je dois impérativement me documenter là dessus. Mes prémisses sont les suivantes : les artistes de l'époque vivaient dans un monde dominé par la puissance de la raison. Leur culture provenait des classiques, de l'étude, de la littérature. Même s'ils cherchaient à "secouer" les auteurs ou artistes classiques, ils en étaient les enfants. (mais il faut que je réfléchisse plus à cela).

Or, voilà que ce monde "classique" européen, ces idées basées, un peu sur la raison, un peu sur Dieu, voilà que ce monde européen plein de suffisance et qui d'ailleurs colonise pas mal en dehors (là aussi, il y a une réflexion à creuser), persuadé qu'il doit apporter quelque chose au monde extra européen (ce en quoi il n'a pas forcément totalement tort - l'erreur ayant été de croire trop exclusivement en lui, sans chercher à voir s'il ne pouvait pas recevoir aussi, des mondes extra européens), ce monde européen vient de vivre une guerre atroce, dans laquelle on a plus qu'auparavant nié l'humanité et traité les hommes (les soldats) comme des choses. Les gouvernements ont envoyés les soldats au casse pipe sans état d'âme (le pire étant les soldats russes dont certains sont allés au front sans armes), ils ont pratiqués la propagande, etc.
Aujourd'hui on a, si je puis dire, l'habitude : on soupçonne par défaut les gens de concussions, d'intérêts cachés, etc. Mais si nous faisons cela, si nous sommes maintenant si malins et si blasés, c'est qu'il y a eu le 20ème siècle.

Or les artistes du 20ème siècle, quand ils se sont retrouvés face à cette déferlante de "mal", à ce nouvel état d'esprit de leur monde jadis si policé et si bien organisé, qui croyait tant en lui-même, et avec tant de sincérité (une sincérité bête, peut-être, mais touchante : je crois que ces artistes sont les petits enfants de la Révolution, une boucherie, mais aussi le désir d'amener le bonheur en Europe ; mais on a trop regardé l'intention des révolutionnaires et pas assez leurs actes, comme ceux de Napoléon, par ex), les artistes ont du se sentir remplis d'horreur. D'où ce mouvement, basé sur le doute. Et ce mouvement, en fait, nous sommes encore dedans. c'est peut-être pour cela que je ne le voyais pas : nous doutons tout le temps.

En fait nous hésitons entre la sincérité et le doute : par ex nous voudrions bien croire qu'Obama est un type sympa et que McCain est un affreux : mais moi, par ex, je pense qu'Obama ne vaut pas nécessairement beaucoup mieux que son adversaire : l'impopularité de la guerre en Irak fait qu'Obama porte les espoirs, je dirais presque du monde entier, je dis ça car je connais des gens qui pensent en raccourci que le Président des Etats-Unis est le Président du monde (tant notre monde est pauvre en idées) - mais Obama arrêtera-t-il cette guerre s'il est élu? Qui vivra verra : il sera peut-être, arrivé à ce poste, convaincu de la nécessité POLITIQUE de continuer la guerre, à son corps défendant ; et s'il l'arrête, les conséquences en seront-elles exclusivement positives? (Je dis cela car en s'attaquant à Sadam Hussein, les Américains ont ouvert le boîte de Pandore : maintenant qu'elle est ouverte, que faire?).
Je ne fais là que poser des questions, je ne prétends pas détenir les réponses. Mais je veux monter que je doute. Et je ne suis pas la seule : nous doutons des motivations de notre président, ou plutôt, à force d'avoir des doutes, nous avons d'affreuses certitudes : il nous semble bien matérialiste. Il serait peut-être devenu président pour sa carrière personnelle : la reconversion dans le privé sera plus facile après un tel poste. A la limite, il y aura peut-être des journalistes ou d'autres hommes politiques pour traiter de naifs ceux qui auraient pensé qu'un président veut "servir la France" ou "se mettre au service des français". Le monde n'est plus comme ça. Maintenant les ambitions des hommes politiques sont personnelles, et l'idée c'est qu'ils nous "entraînent" dans leur égoisme : ils veulent accroitre leur pouvoir et s'en mettre plein les poches : merci à eux d'être aussi francs ! et à nous de nous précipiter derrière eux pour tenter d'en profiter. Et si on ne le fait pas, on a tort.

Dada a pris tout notre monde : nous doutons, nous ne croyons plus en rien, nous aurions même honte de "croire". En tout cas, moi, je ne peux plus croire en la sincérité de personne, et pire : si jamais une personne est sincère, je me demande à quoi ça sert.

Je conclurais avec cette phrase de Prévert, atroce, mais moderne, et qui ne choque que moi : "Qu'importe de lutter pour la bonne cause, si je ne suis pas sincère? qu'importe d'être sincère, si je ne lutte pas pour la bonne cause?". Tout est pourri, on ne peut croire en rien.

Enfin je ne peux conclure : il faut que je revienne sur un livre de Tzvedan Todorov, lu récemment.

ça a l'air compliqué mais vous pouvez me laisser des comm, je répète : je ne détiens pas la vérité, je la cherche.

lundi 20 octobre 2008

Dada, Miro, etc

Je vais laisser mon coup de blues, pour me souvenir, la prochaine fois, que ça vient, et puis que ça passe.

Par ailleurs, je commence à me poser des questions sur un mouvement intellectuel dont j'ai toujours entendu parler, qui m'a toujours paru incompréhensible, et qui commence à s'éclairer.
Je m'explique.
ça remonte à l'école primaire, j'ai eu deux maîtres fou de peintures et de surréalisme. Enfin l'un fou de peinture, l'autre de surréalisme. Ils ne se connaissaient pas, enfin si mais je veux dire : il n'y avait rien de concerté là dedans.
Donc l'un nous montrait régulièrement des tableaux de Picasso, Dali, Miro, et autres. Je regardais ça avec fascination et je trouvais ça laid. Et, en même temps, je les ai "photographié", dans ma mémoire. Aujourd'hui, pour des raisons psychologiques compliquées, de l'autre de l'histoire de la madeleine de Proust, ce sont de bons souvenirs : Picasso, Dali et Miro me replongent dans mon enfance, et dans la complicité que nous avions entre élèves : nous regardions ces tableaux et nous moquons du peintre. Une fille trouvait ça très beau, et nous la considérions comme une lèche botte. Moi et mes petites copines, ces tableaux nous faisaient franchement marrer. Sauf un ou deux Dali qui me plaisaient.
Guernica, quand le maître nous l'a montré, on a écouté l'histoire avec un peu d'horreur, mais je me souviens d'avoir regardé le tableau sans comprendre : j'avais du "respect" pour ce que cela représentait, mais c'était abstrait. OK, une tête de taureau m'a fait me souvenir que c'était le jour du marché à Guernica. Bon, d'accord. Mais le reste, tous ces traits...
Saisissez-vous ce que je dis? Aucun compréhension, le scepticisme total ; mais je n'ai jamais oublié ces tableaux. ils sont restés en moi, avec un gros point d'interrogation.
Aujourd'hui, il me semble que le "truc", c'est peut-être ça, le point d'interrogation : j'ai vu ces tableaux, ils m'ont fait rire, et avec notre esprit de petites filles bêtes nous plaisantions sur les peintres qui ne voyaient pas clairs, étaient myopes, dessinaient des gens tout tordus... OK. Mais les tableaux sont là, dans mon esprit : alors que j'ai oublié le nom des illustrateurs réalistes de mes livres d'enfants.
Ces tableaux sont en moi, ils font maintenant partis de ma vie : les rires, l'enfance, les questions, et toujours cette idée qui m'est revenue en tête des années après, des années durant : mais est-ce que c'est de l'art?
Et je me dis que oui, puisqu'ils sont restés en moi. Oui, puisque leur souvenir, parfois confus, demeure. Ces tableaux ne cessent de me parler, même s'ils me parlent comme d'agaçantes pipelettes...

samedi 18 octobre 2008

Coup de cafard

Aujourd'hui ça ne va pas, et je m'agace de ne pas savoir pourquoi.
La lumière me semble plus grise, les sons moins gais, il y a quelque chose de faux dans ma vie.
Je n'ai pas su me diriger, dans ma "carrière", si tant est que l'on puisse parler de carrière, vers quelque chose que j'aimais vraiment. J'ai travaillé en cédant à la nécessité, et aujourd'hui je me rends compte de mon erreur : ma vie n'a pas de sens : ce que j'aime, je ne l'aurais jamais fait.
Cela semble de peu d'importance ; je suis persuadée que je nombreuses personnes sont dans le même cas. Mais depuis quelque temps, la pensée de cette vie passée à côté m'est insupportable.
Il me faudrait analyser les raisons qui m'ont poussée à rester de côté, à me cacher. Elles sont aberrantes et inexplicables : ou très claires au contraire, atrocement claires : la peur. la peur de l'échec, la peur de ne pas être à la hauteur.
Je voulais, j'aurais souhaité, disons, être journaliste.
A 17 ans, j'avais un ami, un camarade de classe qui travaillait, en plus de nos études, dans une radio FM. Je l'aimais beaucoup. Il m'impressionnait. C'était si simple pour lui : si difficile pour moi. Je comprends aujourd'hui que j'aurais du m'accrocher, le voir, ne pas m'éloigner en me disant : voilà quelqu'un de "trop bien pour moi". Sa détermination me semblait si forte qu'elle me séparait de lui.
Aujourd'hui, me voilà mariée à un homme sympathique et sérieux, menant une vie sérieuse et terne ; et je réalise que cette vie ne me ressemble pas.
J'en suis cependant totalement responsable.
Plus les mois passent, et plus ces regrets se transforment en souffrance. La honte, le souvenirs d'occasion manquées m'étouffent : si au moins j'avais essayé. Je me serais plantée. Mais, avec sérieux et bon sens, j'ai choisi des emplois ennuyeux et surs, qui ne me ressemblent pas.
Aujourd'hui, je n'aime pas me regarder.
Je vais continuer ce blog et tenter de lui donner une dimension supérieure, tenter d'y faire ce que j'aurais voulu faire.
On verra bien.

jeudi 9 octobre 2008

La condition humaine, Magritte




Encore un tableau pensé.

Mais pas le pire.

Pour moi, c'est le mythe de la caverne. Ce mythe, qui est plutôt une allégorie, provient d'un célèbre dialogue de Platon, La République. Platon y explique que les hommes ne peuvent pas connaître le monde réel : il les comprend à des gens assis autour d'un feu et qui ne connaissent le monde que par les reflets d'un feu allumé au milieu de la caverne : des ombres, des sons.
Par cette allégorie, grossièrement résumée, Platon veut faire sentir que la partie spirituelle de l'homme est prisonnière du corps, et que l'esprit humain peine à se représenter le monde réel.
Ce tableau est assez différent, n'empêche qu'il me fait penser à cette allégorie. Le tableau suggère que nous ne pouvons nous échapper de ce qui nous entoure : par une fenêtre ouverte sur le monde, nous voyons un paysage que nous nous représentons en nous-même. C'est tout. C'est gai.
Ou alors, devons-nous comprendre que nous créons notre représentation de l'univers?
Ou que l'artiste crée notre représentation de l'univers?
De quoi penser.
Par ailleurs, ce tableau est vide de vie animale ou humaine. Faut-il comprendre que la vie animale est en trop?
Le message m'échappe, mais je ne suis pas hyper douée pour les messages visuels. Je rentre, ou pas dans une ambiance.
Je suis intéressée par tout commentaire de lecteur.
L'image, paisible, donne en même temps un sentiment d'angoisse, bien que le ciel soit bleu avec nuage et qu'il n'y ait rien de menaçant dans le paysage.
peut-être êst-ce la disparition de toute vie humaine qui crée l'angoisse?

dimanche 5 octobre 2008

Ceci n'est pas une pipe (Magritte)




Non, ce n'est pas une pipe, et on peut s'amuser et réfléchir à cela. Longtemps. Intellectuellement, il n'y a rien à dire.

Mais je veux pouvoir me perdre dans un tableau. Je veux pouvoir basculer dans un autre monde.

J'ai beaucoup de mal avec les peintres qui ont besoin de mots.

jeudi 2 octobre 2008

Embarquement de la Reine de Saba, Le Lorrain




Devant ce tableau, qu'il faut voir en plus grand j'ai compris quelque chose : je ne sais pas si c'est la reine de Saba qui intéresse Claude Le Lorrain ; je ne crois pas ; en fait, ça résoud un de mes problèmes : comment les peintres peuvent-ils faire des tableaux sur certains sujets, plutôt ennuyeux? Et comment peuvent-il faire des tableaux aussi ennuyeux par rapport au sujet?
Je m'explique : regardez ce tableau. C'est la reine de Saba qui prend le bateau. Fort bien. Et si c'était la reine d'Angleterre? Hein? Ou le père Noël? Qu'est-ce que ça me fait, à moi, qu'elle prenne le bateau?
Et c'est donc en observant ce sujet profondément ennuyeux que j'ai tout d'un coup compris le tableau.
Le Lorrain a probablement du travailler sur commande. Je me renseignerai, c'est à mon programme, mais il n'y a que les artistes actuels, nos si grands artistes, qui sont sponsorisés par le gouvernement. Il fut un temps où ils étaient obligés de vendre leurs tableaux pour vivre, et de les vendre pas si cher que ça, à mon avis, bien que naturellement, un tableau du Lorrain n'ait pas de prix, juste une valeur immense. Donc, il a du peindre son embarquement de la Reine de Saba pour une église ou un riche croyant qui voulait décorer son salon (j'écris vraiment n'importe quoi). Mais il a utilisé la liberté de l'artiste et l'aveuglement du commanditaire pour peindre autre chose, tout à fait autre chose.
regardez le tableau : la Reine de Saba est tout en bas, avec divers personnages. C'est ça, que vous regardez, bous? Mais non. Vous regardez, comme moi, le paysage (c'est pour ça que cherchant une reine, vous vous énervez de ne rien comprendre). Le Lorrain a réalisé un tableau d'un paysage gréco latin, à colonnes, maritime, plutôt grec ou disons méditerranée orientale, je dis ça à cause du port. Ce qui compte, c'est la lumière, là, tout au fond. Et les bâtiments sur les côtés, qui crée une ambiance majestueuse et onirique.
Onirique parce que dans cette lumière de matin, il y a une ambiance de matin du monde. J'y retrouve l'ambiance de certains tableaux New Age affreux vus au Musée d'Orsay.
Ce tableau montre la liberté du peintre : il détourne le tableau qu'il peint. Et il évoque un monde imaginaire, ou un monde intérieur : je n'arrive pas, au vrai, à savoir pourquoi il me fait cet effet, mais c'est bien le cas.
Et à vous, chers lecteurs?

vendredi 26 septembre 2008

Tag de Didou

Didou m’a taggé sur le thèmes des contradictions… Waouh. Il me semble être d’une implacable cohérence, mais je soupçonne mon mari d’avoir un point de vue autre.
Réfléchissons.
1.Je trouve le niveau global des blogs navrant, et pourtant j’en lis et même j’en écris un dans lequel j’ai bien du mal à dire des trucs intéressants. (Alors ?)
2.J’ai envie de lire mais je ne lis pas autant qu’il le faudrait.
3.J’achète des bouquins d’histoire et d’art pour m’instruire et je ne trouve pas le temps de les lire. A la place je lis des blogs.
4.J’ai des idées de gauche, mais envie de voter à droite. Ou l’inverse, ça dépend des jours. (un truc sûr : je n’aime ni Sarkozy ni Jack Lang ; comme idées politiques, c’est maigre).
5.Je me dis que je vais cuisiner des trucs raffinés et je fais des sauces à l’eau pour ne pas grossir alors forcément c’est moyen.
6.Je me dis que mon fils doit se développer librement et que les profs sont tous crétins et j’angoisse quand je vois ses notes.
7.J’ai été enseignante, je déteste les profs de faire cours avec les idées actuelles sur l’enseignement et je les admire car je sais ce que c’est d’être face à des élèves.
8.J’ai travaillé dans le marketing, j’adorais et je m’éclatais car ça bougeait, je détestais car c’est du pipeau et du baratin, tout est mensonger, sauf le fric qu’on gagne.
9.Voilàa….
Merci Didou…. Je ne laisse jamais de comm chez lui, pourtant je le lis…

Il est très difficile pour moi de me permettre de tagguer à mon tour mais je me lance : je tague l'esprit de l'escalier, La vie en rouge, et Elisabeth.

vendredi 12 septembre 2008

De retour

La vie a repris, la rentrée pour mes enfants, j'ai, comme on peut en juger, du mal à m'y mettre. Mais je compte bien m'y remettre. Sans aller jusqu'à dire que j'ai des projets pour ce blog, j'ai bien l'intention de m'en servir, comme j'avais commencé, pour mieux connaître l'art et les images. Il me faut juste un peu de temps....

mardi 15 juillet 2008

Un tableau de Hoogstraten



Malheureusement je suis tombée sur cette reproduction d'un fascinant tableau, mais pas son titre.
L'oeil va directement au centre, dans l'effet d'abîme, peut-être de miroir, de portes en portes. L'encadrement de la première porte forme le cadre d'un second tableau, en quelque sorte.
Certains éléments de la peinture sont symétriques (les tableaux), d'autres ne le sont pas (les deux chaises ne sont pas placées de la même façon, le porte manteau est à droite).
Ce tableau est profondément silencieux.

mercredi 2 juillet 2008

Pieter de Hooch, Maîtresse et servante, 1660


Il s'agit toujours de la même cour, et des mêmes personnages, probablement. Dans ce tableau, c'est ce qu'il révèle de la vie quotidienne de l'époque qui m'intéresse. Les femmes de familles riches avaient des servantes, car tout était plus long et laborieux à faire que le travail que nous faisons à l'aide d'outils modernes devait être fait à la main et prenait du temps. En voyant ce tableau, je me souviens de ce que j'ai étudié : dans l'Antiquité, l'énergie utilisée est le plus souvent humaine : ce sont les hommes qui creusent, bâtissent, servent de source d'énergie.
C'est la disparition de l'esclavage (pour des raisons religieuses et de transformation de la société) qui provoque le progrès technique : les hommes inventent des moyens de résoudre des problèmes qui auparavant étaient résolus en employant une grande quantité de main d'oeuvre humaine.
C'est, curieusement, ce à quoi je pense devant ce tableau.

vendredi 27 juin 2008

Peter de Hooch, Une cour en Hollande


Ce tableau-là est plus simple et voilà comment je le vois.
La femme boit un verre de vin avec une sorte d'hésitation, et sa posture indique la passivité. J'imagine une servante qui s'ennuie dans son auberge et que des voyageurs chambrent gentiment.. avec une idée en tête. La petite fille qui tient là, en retrait, semble interdite. peut-être la femme est-elle sa mère, et peut-être ne l'a-t-elle jamais vu ainsi. peut-être se demande-t-elle pourquoi la femme boit-elle avec cette passivité un peu sotte un verre de vin. Les hommes sont très à l'aise, et celui dont on voit le visage est ironique.
On ne sait guère sur quoi ouvre le porte ; on ne sait pas davantage à quoi ce verre de vin va mener...

mardi 17 juin 2008

Scène musicale dans une cour, Pieter de Hooch


Il faudra, quand j'aurais fait le tour de suffisamment de tableaux, que je fasse la liste des tableaux avec portes ouvertes. Je pense que cet artifice est employé par les peintres pour donner de l'espace et du relief à quelque chose qui est originellement en deux dimensions, mais le résultat est proprement extraordinaire.
D'abord la jupe de la femme, qui attire l'oeil, puis le tapis, plus discret, mais superbe, et à motifs qui me rappellent des tapis arabes ou persans tissés (kilim ou mergoum).
Ils sont encadrés par un violon, un instrument que je trouve très beau, aussi bien visuellement qu'à entendre, et des personnages aux visages riants. L'une des femmes possède un vêtment assez travaillé.
Puis, la porte laisse entrer la lumière et l'on voit un personnage debout, regardant à l'extérieur, des bâtiments, une pièce d'eau et d'autres personnages au loin.
La partie supérieure du tableau se compose d'une façade assez ouvragée et d'une porte décorée de sculptures. Le premier étage de la maison derrière le groupe de personnage me rappelle le film de Cocteau, la Belle et la Bête, c'est-à-dire qu'alors que l'on imaginer que Cocteau a pensé à des tableaux de peintres flamands pour créer le château mystérieux de la Bête, et lui donner une élégance nordique, à rebours, et parce que j'ai vu le film avant le tableau, ce premier étage me plonge dans une ambiance féérique et mystérieuse. Cette ambiance féérique est encore renforcée par les ornements de la porte, à droite.
Donc, ce tableau, me transporte dans un univers assez mystérieux et presque onirique ; seule la femme au premier plan a quelque chose de très concret, encore ressemble-t-elle à une princesse de contre de fées.
Je me rends compte tout d'un coup que ces iumages me rappellent les gravures qui illustraient des contres de la Comtesse de Ségur, un en tout cas, intégré, je crois, à l'histoire de marguerite (de Rosbourg - qui s'en souvient?).

vendredi 6 juin 2008

Hoogstraten, Vue d'un couloir (1662)



Hélas, cette reproduction est mauvaise, et pourtant !!! j'aime les pièces qui s'ouvrent les unes après les autres, et l'effet caché/pas caché qui sort du tableau. A priori il n'y a rien à voir. Mais on remarque la femme, et l'homme, à moitié dissimulés... Dans cette maison vide...
Et que veut dire la clef, que je n'aurais pas vu sans le blog l'esprit de l'escalier? Quelle porte va-t-elle ouvrir?

lundi 2 juin 2008

Pieter de Hooch, Intérieur (je ne suis pas certaine du titre)



Bien qu'il s'agisse d'une reproduction et que la qualité de l'image laisse à désirer, c'est les larmes aux yeux que je regarde ce tableau.
Je commencerais par le personnage central, la femme au travail ; ce n'est pas ce qui m'émeut le plus dans ce tableau, mais j'aime sa pose calme et rtanquille, et cette impression de paix et de temps qui cesse de passer que son attitude suggère. je ne sais si ce que l'on voit derrière elle est un lit ou une armoire, mais cela me suggère un de ces anciens lits sur lesquels on pouvait tirer les rideaux et qui permettaient de ne pas avoir trop froid l'hiver ; j'aime ce sentiment de confort et d'intimité. je voudrais moi-même, avec un livre (et une lumière électrique) me réfugier pour lire dans ce petit coin.
Par les deux fenêtres, l'un en hauteur et l'autre en face de nous, une lumière très claire, printanière, un lumière de dimanche patin, entre dans la pièce : un peu de la lumineuse, claire et champêtre vie du dehors rentre dans cette pièce, pourtant close et intime. Les portes et fenêtres ouvertes indiquent que l'on a voulu faire entrer le soleil et la lumière ; sur la carrelage rouge, le soleil dessine une tâche.
J'aime le tissu au dessus de ce que je suppose être le lit, ces rayures, comme chez ma grand-mère, et celui près de la porte, dans les mêmes tons, mais mouchetés.
Cette ambiance suggère, encore une fois, la maison de mes grandsparents, ces fenêtres ouvertes sur une paix estivales, rurales et qui me semblait alors éternelle...
Pieter de Hooch est l'un de mes peintres préférés.

mardi 27 mai 2008

La jeune fille au chapeau rouge, Vermeer

Ce tableau de Vermeer, ce n'est pas qu'il me plait, c'est autre chose. La fille a une expression que je ne sais comment expliquer : coquine, insolente, peut-être même inquiétante. En effet, elle est sérieuse, elle ne sourit pas. Mais je trouve que son regard et ses lèvres entr'ouvertes ont l'aspect dédaigneux et peste que peut avoir le visage de certaines ado qui te regardent, genre "je te prends pour un con" (ou une conne).



Non?
Voilà l'effet qu'il me fait, ce tableau (je suis toujours dans ma logique qui consiste à dire ce que je ressens sans me prendre la tête, donc là je laisse aller mon imagination).
Cette jeune fille semble être une sorte de gosse de riche, gâtée, aimée, hors de chez elle, ou dans un lieu avec d'autres personnes. Elle se retourne avec une indolence un peu insolente vers le peintre.
Elle est belle, elle a du chien, elle ne doit pas avoir un caractère facile. Mais je l'aime bien.
Qu'en pensez vous?
(Un lien pour le voir en plus grand)

vendredi 23 mai 2008

Matisse : la leçon de musique



Encore un tableau, enfin une image de tableau extraordinaire... On est à la fois dans une maison bourgeoise, en train de vivre une scène familiale très classique, la maman qui fait de la musique avec le fils, le papa qui lit dans le salon, un autre enfant ou un ami ou on ne sait qui dehors...Bon, un schéma familial un peu trop classique, mais on est au début du siècle... A part ça, la profusion de couleur donne sa beauté à l'oeuvre.. Quels mots employer pour le décrire? La vie est là? Peut-être vaut-il mieux ne rien dire...Du coup j'ai cherché un poème pour accompagner ce tableau, ce n'est pas parfaitmais j'aime bien ces associations ...

Le jardin et la maison

Voici l'heure où le pré, les arbres et les fleurs
Dans l'air dolent et doux soupirent leurs odeurs.

Les baies du lierre obscur où l'ombre se recueille
Sentant venir le soir se couchent dans leurs feuilles,

Le jet d'eau du jardin, qui monte et redescend,
Fait dans le bassin clair son bruit rafraîchissant ;

La paisible maison respire au jour qui baisse
Les petits orangers fleurissant dans leurs caisses.

Le feuillage qui boit les vapeurs de l'étang
Lassé des feux du jour s'apaise et se détend.

- Peu à peu la maison entr'ouvre ses fenêtres
Où tout le soir vivant et parfumé pénètre,

Et comme elle, penché sur l'horizon, mon coeur
S'emplit d'ombre, de paix, de rêve et de fraîcheur...

Anna de Noailles

dimanche 18 mai 2008

Pieter de Hooch, la cour d'une maison à Delft, 1658Puisque j'ai décidé de dire tout bêtement ce que m'inspire chaque tableau, pour celui-ci ça va être


J'adore ce tableau.
Celui-là me ramène tout simplement à la maison de mes grands-parents dans le Poitou. Nous allions parfois à la ferme chercher des oeufs ou du lait, et si les gens étaient habillés très différemment, le décor me rappelle vraiment ces fermes du Poitou : le seau, et les portes en bois, toujours bringuebalantes et abîmées. Le balai, également.
Et pourtant, les briques des maisons évoquent le Nord, et c'est bien différent : preuve que l'on ne voit que ce que l'on ne veut voir, mais c'est ainsi, et c'est très bien.
J'aime aussi le regard de la petite fille et celui de la femme qui lui tient la main. Que dit l'enfant? Moi, j'entends : "Dis, tu vas faire un gâteau?" Et la femme répond, comme je le fais moi-même : je termine d'abord mon rangement, et après on verra. Peu m'importe le réalisme!!!
Pendant que la femme et l'enfant échangent des regards gentils et complices, la deuxième femme, par la porte, attend. Quoi? Le retour de quelqu'un qu'elle aime? Un messager? Son mari? Son enfant? Je ne sais.

mercredi 14 mai 2008

La presse française est-elle muselée, aveugle, ou stupide?

C'est la guerre au Liban depuis 8 jours.

Non, avant ces 8 jours, ce n'était plus la guerre. C'était, disons, une démocratie fragile, branlante, difficile, secouée.

Depuis 8 jours, un parti religieux intégriste, le Hezbollah, originairellement formée pour lutter contre Israël, a retourné, sous de fallacieux prétextes, ses armes contre les Libanais eux-mêmes.

Ces évènements remettent à jour les divisions libanaises.

J'ai hésité à écrire ce post, parce que je n'ai rien d'une journaliste politique. Moi aussi, je trouve le Liban compliqué. Moi aussi, comme me le disent certaines personnes de mon entourage, j'ai l'impression que c'est toujours un peu la merde au Liban. Mais moi, j'essaie de m'informer, de lire, de me bouger.
Et ce faisant, j'ai du mal à comprendre, mais il existe des choses complexes (les motivations précises et exactes des différents acteurs politiques du Liban) et des choses simples : une tentative de prise du pouvoir et de contrôle d'un pays, illégale et forcée : ça, je comprends. les motivations, je m'en fous : c'est illégitime, parce que la force est employée ; que le parti en question gagne des élections!! et alors il sera, le plus légitimement du monde, au pouvoir.

Quoiqu'il en soit, mon sujet n'est pas le Liban, mais les médias français. En effet, leur attitude depuis le début de ces évènements me dégoûte ; je n'ai pas une image très positive des médias de mon pays mais ça ne s'arrange pas.

Les évènements ont débuté le 7 mai : personne, ou presque, n'en a parlé.
Il a fallu attendre le samedi 10 mai pour que le sujet soit évoqué.
Sarkozy, qui frétille et piaffe à l'idée de communiquer sur n'importe quoi, et nous a pondu deux vidéos terrifiantes de ridicule pour sauver Ingrid de Bétancourt, demeure muet : tant qu'à faire, il pourrait aussi envoyer une video au Hezbollah en lui demandant de cesser de prendre le peuple libanais en otage et en faisant appel aux bons sentiments du Hezbollah? Il y a des Français au Liban, en nombre plus important que dans la jungle amazonienne. Ce serait ridicule, certes, mais puisqu'il semble amateur de discours stupides, ce serait toujours mieux que rien.
Kouchner se dit préoccupé, et appelle plus ou moins au calme : quand deux enfants se battent dans une cour de récréation, se tenir en hauteur et énoncer des vérités génrales sur la nécessire tolérance ne sert à rien.
Le Hezbollah, un parti extémiste, intégriste, financé rien moins que par la Syrie et l'Iran, prend le pouvoir au Liban et tout le monde tourne la tête?
Certes, l'actualité ne joue pas en sa faveur : le Liban ennuie tout le monde, et il y a eu un cyclone en Birmanie et un tremblement de terre en Chine ; alors laissons des gens qui en ont fait un mode d'existence se taper dessus, est-ce l'idée? et occupons-nous des vraies victimes (les Libanais, à se taper dessus comme ça, ne l'ont -ils pas un peu cherché?).

J'arrête de blaguer : UN PARTI MUSULMAN INTEGRISTE CHERCHE A PRENDRE LE POUVOIR AU LIBAN ET PERSONNE N'A RIEN DE PERTINENT A DIRE?

Ne convient-il pas de défendre et de soutenir les MUSULMANS normaux qui ne souhaitent pas se retrouver prisonniers d'une dictature?
Ne convient-il pas au moins d'en débattre, je suis sûre que mon point de vue n'est pas partagé par tous, mais PARLONS EN, discutons, ne laissons pas UN COUP D'ETAT ILLEGITIME se faire en silence????

PARLER. INFORMER.
Bien, pour ceux qui veulent des infos, je dis bien des infos, il faut débattre et discuter, j'ai mon point de vue et je n'écris pas ces lignes pour l'imposer (de mon minuscule promontoire !!!!) mais pour rappeller qu'il faut en parler.
Pour ceux qui vuelent des infos, deux blogs me semblent essentiels.

A window in Lebanon (un peu acrobatique à suivre, surtout le fil de comm, mais un commentateur traduit les infos arabes, ce qui permet, je répète, de s'informer).

Chroniques Beyrouthines (plus facile à suivre).

Il existe d'autre blogs, mais ils sont plus personnels, et quoiqu'intéressants, informent moins.

Au passage, la bourde de France 2 : je ne commente même pas, on voit que les journalistes français sont professionnels.

mardi 6 mai 2008

Projets

Je peine à alimenter ce blog parce qu'influencée par d' autres blogs, divers et variés, et pour d'autres raisons aussi, je ne sais que dire. Ou plutôt, dans ce que j'aime, que choisir.
Peu à peu, tout doucement, l'idée s'est imposée, elle se modifiera peut-être.
Je voudrais dédier ce blog aux belles choses ; c'était mon idée, mais je voulais me limiter à la mode ou aux photos que je peux voir, ça et là, sur le web. Or, je ne flâne pas toujours sur le Web à la recherche d'images, ou je ne cherche pas des images de vêtements tout le temps ; c'est plutôt au petit bonheur la chance et selon mon humeur.
Or, j'aime, ou je suis saisie par moment de désirs de poésie, ou de peintres, voire de romans. Ou de musiques. J'ai donc décidé de parler de tout ce qui, par le simple charme des sens, ou de l'esprit, me, et peut-être nous, transporte. Je crois que je tiens le fil, ou un premier petit brin du fil qui m'intéresse. Mes tâtonnements n'ont pas été vains.

jeudi 1 mai 2008

Matisse, la Desserte : Harmonie en rouge.



Je ne sais pourquoi je me sentais triste, ce soir. Une difficulté à me fixer, à me poser. L'impression que la vie est moins belle qu'avant.
Et puis j'ai cherché un tableau de Matisse et j'ai vu celui-là. Il m'a redonné de l'énergie.
j'aimerai savoir ce que j'y ai vu :
Ce rouge très fort, certainement.
Les guirlandes décoratives bleus comme celles qu'on voyait sur les papiers peints. Je suis dans la chambre chez mes grands parents, je me réveille, et le papier porte des guirlandes bleues.
Des fruits et les restes d'un repas : c'est le plein jour, il est deux heures, ou trois heures, et les convives sont partis.
Où sont-ils? Dans le jardin? peut-être font-ils une promenade?

jeudi 24 avril 2008

Solitude

Je m'interroge beaucoup sur la vie en société. L'une de mes interrogations les plus fréquentes est : peut-on avoir des amis?

On considère généralement que oui. La plupart des gens ont des amis, et semblent très heureux. Je n'ai pas eu le temps d'observer toutes les amitiés, mais la plupart de celles que j'ai vu m'ont semblé passagères ou aveuglées, c'est-à-dire que seule l'habitude liait les gens.

Personnellement, je suis dans une situation étrange. J'ai eu beaucoup d'amis. Je suis encore très entourée. Je déplore, très concrètement, la surcharge de mes week-ends, et, il y a deux, ans, avec mon mari, nous avons décidé de n'accepter qu'une sortie par week end, et de nous réserver un week-end de libre par mois.

Je ne confonds pas l'amitié avec la vie sociale, mais mes amitiés se sont étiolées au fur et à mesure que ma vie sociale s'étoffait. Cette phrase donne l'impression qu'il y a un lien, mais je ne crois pas.
Essayons de décrire les choses : j'avais des amies, je les aimais beaucoup, mais chacune possédait des traits de caractères aux quels je n'adhérais pas, de même, chacune n'aimait pas quelque chose d'important pour moi. Je donne un exemple simple : j'aime les barbecues à la campagne, non pas systématiquement, mais de temps en temps : ma meilleure amie n'aime pas du tout cela. Impossible donc de passer un bon moment avec elle, en mangeant une stupide saucisse grillée avec de la salade. Il serait peut-être intéressant et amusant de raconter, dans le cadre de ce blog, les raisons très diverses pour lesquelles cela n'a pas été possible, ou les problèmes qui en ont découlés. Du reste, la plupart des gens que je connais n'aiment pas l'aspect populaire du barbecue, et préfèrent un repas extérieur, sur une terrasse, pas facile à mettre en place si l'on manque de matériel culinaire approprié (un four et des plaques gaz).
Je visite des musées, rarement, mais systématiquement. Aucune de mes amies n'a pu le faire avec moi. Certaines consentent à m'accompagner à une expo : alors que celles qui sont intéressantes sont généralement bondées. Mais aller modestement visiter un petit morceau de Louvre n'est possible à personne. Je le fais seule. Les raisons : "le Louvre??? C'est toujours pareil" (et là, je dois faire des efforts pour rester calme ; même parmi des professionnels de l'art, je suis persuadé que le Louvre et ses fonds infinis recèlent constamment des secrets) ou bien " oui mais avec les enfants c'est pas possible..." (or, on peut, même de force, les emmener, ils ne paient pas, et réduire la visite à une heure, en l'axant sur des thématiques qui leur plairont : encore une fois, le Louvre est vaste, et rare sont les enfants qui n'aiment pas les salles égyptiennes). "Ah non tu vois moi il faut que je sois en vacances pour aller au musée".
J'ai pris goût à mes visites solitaires, d'autant qu'elles sont rares (pas plus de 3 fois par an, les aléas de la vie).
Mais curieusement, j'ai pu faire des barbecues avec des collègues, dont la présence, cependant, me procure moins de plaisir que celle de mes amies ne m'en auraient procurés. J'ai visité le musée d'Orsay avec une ex-collègue que je n'apprécie pas autant que mes amies, mais dont j'ai aimé l'enthousiasme.
Alors?
Mes difficiles amies, je les vois moins, et il me semble que nous évoluons.
Mes relations un peu insipides, je les vois de temps en temps, dans des cadres précis. Je suis toujours ahurie que des gens m'appellent et me proposent des activités. Je crois que si je me voyais, je ne m'apprécierais pas...
C'est étrange.
Le pire étant mes "meilleures" amies.
L'une m'a, sans s'en rendre compte, je crois, beaucoup blessé il y a deux ans, et, comme, déjà avant, nous nous voyions peu, et uniquement quand j'appelais, vu que je laisse passer le temps... Disons que j'attends de voir, j'attends son appel, une proposition de repas, d'entrevue... Rien. J'ai pris de ses nouvelles quatre fois, et elle est très occupée. je sais cependant que j'ai toujours de l'affection pour elle : car penser à elle me rend triste.
L'autre, c'est différent. Elle m'a aussi fait beaucoup de peine il y a deux ans, mais comme je l'aime beaucoup, j'ai décidé d'aller au delà, alors que j'avais été bouleversée et fachée, nous nous sommes revues et reparlées. Mais ça n'est pas comme avant. C'est comme si je m'éloignais d'elle, par le coeur, et que mon esprit le constatait et le déplorait, impuissant : car je voudrais ne pas lui en vouloir : mais je ne peux pas.
Je suis peut-être trop dure, trop exigeante. C'est tout à fait possible.
En ce cas, je mérite la solitude qui m'entoure.

mardi 22 avril 2008

Les mangeurs de pommes de terre (Van Gogh)/ Aprement ( Verhaeren)

J'aime beaucoup la poésie. Certains poètes usurpent un peu leur réputation, ce me semble, et Emile Verhaeren ne me paraît pas des meilleurs ; ce poème-là me plaît cependant par ce qu'il évoque.
Il me rappelle "ces gens-là", de Brel, et les Mangeurs de pommes de terre, de Van Gogh. Tout un univers de travail, d'austérité, et sans parole. Ou très peu. je connais bien de telles personnes : la famille de mon mari en fait partie. Bien que je les trouve agaçants et difficiles à supporter, ce sont ces gens qui ont fait la France.. la Belgique.. l'Europe.


Les mangeurs de pommes de terre, Vincent Van Gogh, 1885.
(Emile Verhaeren est né en 1855 et mort en 1916 : on est dans le même monde)

Aprement

Le jour
Ils se croisaient dans leur étable et dans leur cour,
Leurs durs regards obstinément fixés à terre ;
Et tous les deux, ils s'acharnaient à soigner mieux,
Elle, ses porcs, et lui, ses boeufs,
Depuis qu'ils se boudaient, rogues et solitaires.

Ils s'épiaient du coin de l'oeil, dans leur enclos,
Avec l'espoir secret de se surprendre en faute.
Mais elle était toujours de corps ferme et dispos
Et lui travaillait dur et tenait la main haute
Sur la grange et le champ.

Ils se mouvaient, pareils à deux blocs de silence,
Faits de sourde rancune et d'âpre violence :
Aux trois repas, ils attablaient, farouchement,
Face à face, leur double entêtement.
Ils gloutonnaient, à bouche pleine,
Leur pain compact
Réglant leurs coups de dents sur le tic tac exact
De l'horloge de chêne ;

Quand leur bru s'en venait, le dimanche, les voir,
L'un disait, à voix haute, pesante et lente,
Ce que l'autre devait savoir
Pour les achats et pour les ventes,
Et l'accord se faisait, sur la somme, sans plus.
- Oh ! qu'ils étaient ardents et résolus
A tordre d'un gain minime
Le plus humble centime ! -

La nuit,
Dos à dos, ils s'étendaient dans leur vieux lit,
Chacun guettant l'aurore
Pour être seul à travailler
Dans le fournil ou le grenier,
Quand l'autre s'oubliait à reposer encore.

Ainsi
Leur bien grandit,
Grâce à leur âcre et morne souci
D'être toujours sans défaillance et sans merci,
Et de vivre, durant des mois et des années,
A mâchoire fermée.

mardi 15 avril 2008

La chambre de Vincent


Evidemment, aimer ce tableau, c'est tarte à la crème.
Avant tout précisons que ceci n'est pas un tableau, mais une reproduction qui ne lui ressemble pas. Pour voir le tableau, il faut se dépalcer. Il est musical. Oui, les couleurs, fortes, abruptes, bien plus fortes et éclatantes que dans cette reproduction, sont quasiment musicales. Certains, de ma connaissance, n'aiment pas ce tableau dont ils trouvent les couleurs criardes. Il n'y pas pas moyen de répondre à cela. Elles sont parfaitement harmonieuses pour moi.
Je pourrais imaginer ce qu'il y a dans et autour de ce tableau, mais justement je ne peux pas. je l'ai vu deux fois en réalité, et il n'y a rien à en dire : il m'hypnotise. Il m'envoute. Il suffit de le regarder.
On pourrait imaginer des branches et des fleurs par la fenêtre :mais je n'en vois pas. Je pourrais dire que j'imagine ce qu'il y a dans les pièces voisines :mais je n'imagine rien. Ce tableau envoute, hypnotise mon regard et m'empêche de penser, c'est tout.
Allez le voir au musée d'Orsay. Il faut le voir. Il est une aventure, une expérience, en lui-même.

dimanche 13 avril 2008

Matins




J'essaie, en général, de bien organiser mes matins. Disons, de les organiser du mieux possible.
Si je réussis à en faire de petits moments de poésie, ce qui n'est pas toujours facile, ma journée s'en trouve comme enchantée.
Cette petite manie peut sembler stupide, ou bébête, ou vieille fille. Ce que je ne suis pas. Mais je le répète : réussir à introduire un peu de poésie dans la vie a son charme.
Aujourd'hui, dimanche, ça s'est bien passé :la vaisselle d'hier avait été faite, par l'effet conjugué de mes enfants, envoyés à la cuisine, et de moi-même, en voiture balai, pour faire les raccords et les finitions. Ce qui m'a évité ce matin de m'éveiller dans une cuisine dévastée.
Puis j'ai pensé à utiliser la salle à manger, car nous avons une, petite salle à manger, dans un coin du salon, que j'aime bien : et trop souvent, poussée par l'habitude, en mécanique je prépare le café et m'installe à la cuisine, sur la petite table à la quelle nous déjeunons, successivement, en semaine, car elle est trop petite pour nous accueillir tous, mais peu importe car nous ne nous levons et préparons pas aux mêmes heures.
La nappe, récemment utilisée, et posée sur une chaise repoussée contre la table, m'attendait ; comme toujours, il a été très facile de rompre le quotidien, pourquoi ne le fais-je pas plus souvent? Il a suffi de déplier la nappe, poser les tasses, le sucrier, les couverts, et attendre les levers de tous, assise, tournée vers la fenêtre, en buvant mon café solitaire. Il me semblait être en vacances, et mon petit garçon, en se levant, s'en est émerveillé : "Oh!!! m'a-t-il dit, " c'est bien, on dirait qu'on est en ailleurs!!" Je l'ai embrassé. Voilà.
C'est si simple, et cela fait commencer si agréablement la journée !!!

vendredi 4 avril 2008

Mode chaussures?

La mode actuelle, celle que je vois sur les blogs, me surprend. Certaines choses me parraissent magnifiques, d'autres hideuses ou inintéressantes.
Je suis à la recherche d'idées pour m'acheter des chaussures et j'ai du mal. Si mes commentateurs ont des idées, ils peuvent me les communiquer.
Tout le monde parle de la marque Chie Mihara, et je ne trouve pas ces chaussures très jolies. ce doit être mon âge !!!
Au court d'une petite promenade, j'ai trouvé ça chez Dior :

Je trouve ça tout simple et charmant, sauf la mention DIor sur la pompe, que je trouve immonde. Mais je retiens pour mes pérégrinations.
De même, et avec un défaut similaire, j'aime beaucoup le côté vieillot de cette paire :


La répétition de la marque est insupportable, mais j'aime la forme. certes, ce ne doit guère être à la mode, mais je n'aime que le mode qui me plait. J'utilise présentement un petit sac dont mon charitable Monsieur prétend qu'il ressemble au sac d'une vieille, ce qui est exact, il a, ce sac, un côté mamie. j'aime bien. Bon,il faut que le reste du look résiste. Mon petit sac avec cette paire de chaussures... je ne sais pas.
Enfin, je retiens la ballerine fleurie, et la vieillotte pointute.

Note : Il y a au moins 8 ans, je suis tombée par hasard sur des chaussures dans le style de celles que porte Punky. Pas du tout à la mode. Je les ai aussitôt vues avec un jean large et une blouse à fleurs ou brodée. Je ne les ai pas achetées par pure peur du ridicule. Bien. C'était une erreur : j'aurais pu être ringarde il y a huit ans, puis early adopter, avec un peu de bol.
Donc là, tout en analysant tout ce que je vois, je vais suivre mes goûts (depuis que je fais la sieste allongée par terre dans les parcs, mes enfants n'ont plus honte de moi : ils sont résignés ; mon fils ainé est même persuadé que je n'aime que le rose bonbon pelucheux, on se demande pourquoi, je n'ai aucune fringue comme ça).

mardi 1 avril 2008

Charlotte Salomon
















C'est avec émerveillement que j'ai découvert une artiste, hier, grâce à la Vie en rouge.
Je résume brièvement sa vie, qui est un véritable drame.
Né à Berlin en 1917, dans une riche famille bourgeoise juive, elle porte le prénom de sa tante qui s'est suicidée à 18 ans ; sa mère se suicide quand elle a 9 ans. Ces deux suicides lui sont cachés. Son père se remarie avec une cantatrice brillante et admirée, dont Charlotte est jalouse.

A partir de 1933 ( elle a donc 16 ans, en pleine adolescence), sa vie change totalement puisque les Juifs sont privés de l'accès à de nombreux emplois. Son père est licencié. Elle fait des études de dessins, son père est emprisonné, sa belle-mère parvient à le faire libérer, on envoie Charlotte chez ses grands-parents maternels dans le sud de la France, en 1938. Quand la guerre est déclarée, en 1939, sa grand -mère maternelle se suicide et son grand-père lui apprend tous les suicides de la famille (sa mère, sa tante, et sa grand-mère).
Charlotte, après avoir été internée dans un camp du Sud de la France, puis libérée, commence à produire une série de gouache intitulées "Vie? Ou théâtre?", dédicacées à une Américaine qui les héberge dans sa villa.
En 1943, après la mort de son grand-père, elle se marie. Elle confie ses toiles à son médecin, et est arrêtée peu après, envoyée à Auschwitz et assassinée là-bas, alors qu'elle était enceinte de cinq mois.

De telles histoires me donnent le vertige.

Ses dessins sont magnifiques. Deux liens.
Je trouve ses dessins d'une poésie vertigineuse, légère, aérienne et douloureuse.
Merci à la Vie en rouge, merci !!!

samedi 29 mars 2008

Un tableau de Matisse


Comme je l'ai dit dans le post précédent, je veux parler de ce qui est beau et m'émeut ou me transporte.
Je connais très peu de choses en peinture, et j'ai été longtemps réfractaire aux musées, que je trouvais ennuyeux et difficiles à comprendre. Il fallait marcher des heures et regarder des tableaux, que souvent je n'aimais pas.
Un ami peintre m'a fourni une clef aussi surprenante qu'efficace bien que le manque de temps m'aient empêché de la mettre en pratique.
Comme je lui faisais remarquer que je ne connaissais rien en peinture et que je ne savais pas regarder les tableaux, il s'énerva et me dit :
- N'importe qui peut regarder un tableau, ils ne sont pas faits pour être regardé par des spécialistes. Tout le monde peut les regarder. Ce sont les critiques qui enferment l'art. Voilà ce que tu vas faire : va dans un musée, choisis une ou deux salles, regarde bien les tableaux, sans te casser la tête, et choisis les trois que tu préfères, et demande-toi pourquoi tu les préfères, même si c'est pour une raison que tu trouves idiote, par exemple, parce que partie de l'image te fait penser à des vacances, ou à la maison de ta grand mère, ou à une pub que tu aimes. La semaine suivante, retournes dans la musée, dans la ou les mêmes salles, regarde à nouveau les tableaux, demande -toi à nouveau pourquoi tu les aimes, regarde les tableaux d'une autre salle, choisis à nouveau tes trois préférés, même si ce sont les mêmes, età nouveau pourquoi ce sont tes favoris. Et ainsi de suite. Si tu fais cela une fois par semaine, en deux ans tu pourras être un vrai critique d'art.
Evidemment cette méthode m'a plu, même si je ne l'ai pas appliquée à la lettre.
Elle m'a amené à observer les choses gratuitement, sans honte de ne pas savoir, et en tête à tête avec moi-même.

Voilà donc pourquoi j'aime ce tableau de Matisse, dont je ne sais où il est exposé.
Je ne comprends pas ce que sont les panneaux muraux derrière la femme allongée, mais les motifs me rappellent ceux des papiers peints de la maison de mes grands-parents. Ces motifs et le souvenirs qu'ils éveillent chez moi évoquent un univers proustien, maisons bourgeoises, campagne, chambre, odeurs de renfermé et d'humidité. Je descends les escaliers de bois qui craquent, j'arrive en bas, à la porte d'entrée, je l'ouvre et je sens l'odeur de la campagne l'hiver, l'air froid, je frissonne et je sors me promener avec mon grand père.
A ce stade, et déjà passée dans une sorte de demi monde de rêve, qui est la femme au premier plan? C'est ma tante, lorsqu 'elle était jeune, déguisée pour une pièce de théâtre où elle jouait le rôle d'une mauresque.
Qui est-elle vraiment? Le mobilier n'a rien d'oriental, est-ce un modèle à l'arabe dans un cadre occidental? peu importe.
J'aime la pose de la femme, fatiguée, mais détendue. J'aime les jaunes dorés qui suggèrent luxe, bijoux, futilités, entrelacs inutiles.
Enfin, je pense à un poème de Verlaine, ou au début :

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même,
Ni tout à fait une autre, et m'aime, et me comprends.

Et vous? Que vous suggère ce tableau, même s'il ne s'agit que de quelques mots? Laissez-vous aller...

dimanche 23 mars 2008

Les devoirs

L'un des aspects les plus crispants de ma vie de mère concerne les devoirs.
Deux remarques préliminaires : mes enfants sont relativement bons élèves, et leurs résultats, s'ils ne montent pas très hauts, ne descendent pas non plus très bas. Heureusement. Mais je suis admirative des mères dont les enfants ont, en plus, des difficultés scolaires. Je ne sais pas comment elles font.
D'autre part, mes enfants sont "phasiques". Après des périodes merveilleuses où tout va bien, on ne sait pas pourquoi, rien ne va plus, on ne sait pas non plus pourquoi.
Dernièrement, peut-être est la fatigue, rien ne va plus avec mon aïné.
Voici le dialogue que j'ai eu avec lui dernièrement.
- Tu as fait tes devoirs?
- Non.
- Tu vas les faire?
- Ouiiii (soupir agacé).
- Qu'est-ce que tu s?
- Des maths.
- C'est tout?
- Non.
-Quoi d'autres?
- Du français.
- C'est tout?
- Non.
A ce stade, je commence à faire des efforts pour me contenir. J'en arrive à la conclusion qu'il a des maths, du français, de l'anglais et de la SVT. Pas mal pour un fin de week end.
Il part faire ses devoirs, et une demi heure après, je le trouve en train de jouer.
- Tu as tout fait?
- Oui.
- En une demie-heure?
- ça m'a paru plus long.
- Les maths?
- Ben, en fait, j'ai pas noté les exercices, je les ferai le matin.
- La SVT?
- J'ai appris.
- L'anglais?
- J'ai prêté mon livre à Jules, il va me le rendre demain.
- Le français?
- j'ai fait.
- Tu te fous de moi?
- ben non.
- récite moi la SVT.
- Ah non !!!
- Pourquoi?
- Tu vas me demander de tout savoir par coeur et le prof a dit que non.
- Le prof a dit qu'il ne fallait rien savoir par coeur?
- Il dit qu'il fallait savoir, juste ça.
- Quel est le thème?
-Hein?
- Le thème que tu étudies.
- Il n'y a pas de thème.
- Tu n'étudies rien?
Etc, etc, je vous passe les détails. Après quelques essais, il s'avère qu'il ne sait rien. Je le renvoie apprendre. Il fait la tête et refuse, pas de problème j'attends, ça dure deux heures (assis au bureau), au bout de deux heures, il vient me réciter son cours, qu'il ne sait pas, mais il est emps de dîner, on dîne, je lui demande de réviser encore, et l'anglais aussi, mais il n' a pas le livre, il ne trouve plus son cahier....

Il n'y a qu'à moi que ça arrive?

mercredi 19 mars 2008

Une robe couleur de printemps


Je ne sais si je la porterais, à supposer que je puisse la payer, mais cette robe est belle comme un tableau. Fleurie, multicolore, elle me fait penser à un conte de fée, à un livre pour enfants, je la trouve merveilleuse.
Je pense à la montagne, où j'allais en vacances lorsque j'étais enfant. On sortait de la ville par un petit chemin caillouteux qui nous emmenait sur les hauteurs. je marchais avec mon père, et c'était, au final, des heures merveilleuses : marcher avec mon père était la seule activité agréable
que nous pouvions avoir en commun. Depuis, je n'ai trouvé personne avec qui marcher dans ce calme et cette sérénité. Au terme de cette marche, nous parvenions à une zone d'alpage fleuri, vert, tachetés de fleurs multicolores. C'est à cela que je pense devant cette robe.
Il s'agit d'une robe de la collection Jean-Paul Gaultier printemps 2008.

dimanche 16 mars 2008

Souvenirs




Hier, j'ai lu sur un blog que j'aime bien, celui de Fanette, la suite d'une histoire à épisodes qu'elle raconte ; il s'agit de ses souvenirs d'étudiante.
Ce texte m'a rappelé de très nombreux souvenirs. Moi aussi, j'ai été étudiante et ce sont parmi les plus belles années de ma vie. Des années de liberté et de plaisir, d'insouciances, de rires.
Je me suis souvenue de mes journées, avec mes allées et venues entre les cours et les cafés, ou les cours et le jardin du Luxembourg, qu'elle amis en photo pour illustrer son post. Je révisais mes exams en partie au jardin, dans une zone de massifs de fleurs entourés d'herbes, parfois avec une copine. Ce n'était pas très sérieux, mais c'était agréable !!!
J'exagère en disant que je révisais là, en fait je ne l'ai fait qu'une seule année, parce qu'il faisait extrêmement beau ce mois de mai-là, et que j'avais envie de soleil.
J'achetais tous mes livres chez Gibert et j'ai gardé cette habitude : rien qu'aller chez Gibert est un plaisir, je n'aime pas acheter mes livres ailleurs, je vais d'abord chez Gibert et ensuite ailleurs.
Je me souviens des petits rues de là-bas, elles n'ont pas tellement changé mais j'y suis moins souvent, qui mènent à Odéon et à ses cinémas.
Je suppose que tout le monde garde un souvenir particulier de ses années d'études....

mercredi 12 mars 2008

L'été arrive !!!

Enfin il va arriver.
Je m'explique. On est le 12 mars, et je dois faire bonne figure pour l'été. j'ai, que diable, ma dignité.
Alors : on a l'opé raffermissons. Oui, parce que le ventre et la cuisse molle c'est pas gai. Donc, mouvement, marche action, promenade. Sport doux, eh, oh !!! mais petit sport. je me réserve d'accélérer dès mi-mai. Mais là, après l'endormissement de l'hiver, une action tout en douceur.
Après, opé colorons. Eh oui. A paris, en hiver, moi, je prends des airs de papier maché. Comment lutter? Un peu d'auto bronzant, mais aussi, un peu de bronzette. Pas facile. Au parc le samedi quand il fait beau (joke - riez) j'ai repéré les bancs au soleil. Je ne prends pas de couleurs, mais je réveille ma peau.
Après, j'envisage la semaine en Tunisie. Facile, économique, reposant. Fin avril.
Au finish, l'opé affinons. Légumes, fruit, poisson, viandes blanches, à volonté. La charcuterie, deux fois par semaine. Ah, oui, il faut savoir ce qu'on veut.
Le nettoyage de printemps est commencé !!

vendredi 7 mars 2008

Sortie au grand air

Le week-end, j'ai envie de ne rien faire le plus souvent. Et pourtant, mon devoir de mère m'appelle et me dit que je dois sortir mes enfants.
Ce sujet épineux me préoccupe toujours. En effet, je n'ai pas très envie de sortir. Ou juste un peu. Eux n'ont pas du tout envie de sortir. Monsieur pas davantage, il veut rester devant la télé. Enfin, il affecte de ne pas le vouloir, il ne la regarde qu'un bref instant, mais qui dure toute la journée, après avoir nettoyé la maison avec moi en bougonnant qu'il fait tout.
Je vois donc s'engager un week-end terrifiant : le mari devant la télé, les enfants devant la DS, j'ai tout faux.
Je suis une mauvaise mère.
Oh la forêt. Oh la famille gambadant dans les arbres, les joues rosies. Oh les conversations et les fous-rires.
Il arrive que cela se passe comme ça, mais généralement ça n'est pas le cas.
Généralement on se prend la tête au moment du départ. A peine a-t-on parlé de sortir, que Monsieur est devant la porte et soupire. Moi je finis de me coiffer, je cherche un jeu de DS disparu depuis la veille au soir, moment auquel le dit jeu a été aperçu sur un bureau. personne n'y a touché, et cependant il a disparu.
Monsieur piétine, nous sortons tous, les enfants râlent.
Dans la voiture il fait trop chaud.
Dans la forêt on n'est pas tout seuls.
Il y a des flaques avec de la boue.
On croise des gens tout le temps, c'est le métro aux heures de pointe.
On transpire, on rentre, on met de la terre dans l'appart, je râle, les enfants demandent qu'est-ce qu'on mange, Monsieur repart devant la télé.

jeudi 28 février 2008

Belles choses




J'aime ce qui est beau, c'est-à-dire ce qui me semble beau et je me suis souvent posée la question de la maison idéale : aimerai-je vivre dans une maison qui ne soit remplie que de belles choses, selon mon goût?
Eh bien, curieusement, je ne crois pas. Ma maison n'est pas très ordonnée et ranger me demande un effort que je n'ai pas toujours envie de faire.
Je préfère rêver au beau, concevoir des choses belles dans mon esprit, juste pour rêver et me faire du bien.
Dans cette robe, j'aime le col, la taille haute, les poches, tous élements évocateurs d'un passé qui me renvoie à mon enfance : il me semble que ma mère avait de ces robes-là, de ces cols-là, même si je ne les lui ai jamais vus.
Plusieurs blogs modes ont posé, je crois, la question de la portabilité du jaune. Je n'ai toujours pas la réponse, pourtant cette couleur me ravit.
Peut-on tout porter? Et peut-on porter du jaune?

dimanche 24 février 2008

Kimiko Yoshida




















Je découvre, grâce à MarieMagenta, l'artiste japonaise Kimiko Yoshida.
Sur son site, toutes les photos ne rendent pas, selon moi, justice à l'oeuvre. Celle-ci est cependant évocatrice : bien entendu, du Japon, de la floraison des cerisiers, évènements annuel du Japon, du printemps, d'un petit vent que j'imagine frais et chargé de senteurs, de ciel bleu, de quelques chants d'oiseaux peut-être.
Des étudiantes sont allongées dans un parc, sur l'herbe, au pied d'un cerisier en fleurs ; elles rient ; plus loin, un jeune étudiant vêtu de noir les regarde. On ne lit rien dans son regard.

Dans le Nord du Japon, un étroit chemin caillouteux, à côté duquel croît un cerisier magnifique, mène à une veille maison abîmée dont le propriétaire est connu pour son humeur maussade et sa misanthropie. Les pas de sa fille venue lui rendre visite résonnent sur les cailloux, un frottement sourd et régulier, escorté d'un rythme plus inégal : elle a amené avec elle son fils de trois ans, qui trébuche un peu.

vendredi 22 février 2008

Charles Anastase




A quel public s'adresse Charles Anastase?

Ourse polaire

Oui, je pense à un ours polaire en voyant ça, un extrait du défilé Dior été 2008. Les créateurs m'ont toujours fait rêver, dans tous les sens du terme, là je pense flocon, boule de neige, banquise.
Pour aller plus loin peut-être, ce serait la Reine des Neiges, mais en moins effrayante.
J'ai trouvé cette photo marrante...
Naturellement je n'y connais rien et mon avis est celui d'une simple obervatrice mais il n'y a rien de si créteur et fou, comme j'aime... Cependant, une sorte de pureté se dégage de l'ensemble.

jeudi 21 février 2008

Art vivant



















La haute couture, pour moi, est un art, et renvoie, sur des modes variés, à la culture et aux arts plutôt considérés comme majeurs.

Cette photo, extraite du défilé Dior automne-hiver 2006-2007, m'évoque irrésistiblement, à tort ou à raison, je n'ai pas fait d'enquête sur le sujet, le Papageno de la Flûte enchanté. Ah, si les costumes des opéras étaient tous faits par des couturiers !
La coupe et la forme renvoient au Moyen- Age et au XVIème siècle, pas nécessairement tels qu'ils sont, mais tels qu'ils nous apparaissent. La coupe me semble plutôt XVIème, mais le maillage évoque une cotte de maille, et serait plutôt médiéval.
Médiéval aussi, le petit chapeau pointu, malicieusement posé de côté.
Le maquillage rappelle les stars hollywoodiennes des années cinquante, ou une geisha ; et il y a un air très Catherine de Médicis, renforçant encore la coupe de la veste, dans la coiffure.

Je ne me livre pas ici à une analyse poussée, mais je laisse ma fantaisie et mon imagination parler à partir de ces images que je trouve merveilleuses.

lundi 11 février 2008

recherche d'appartement

J'ai accepté d'aider l'une de mes amies, Elodie, dans sa quête d'appartement sur Paris. Elle est déjà propriétaire, et cherche à en acheter un nouveau. les prix ayant flambés, même si apparemment ils ne flambent plus, je suis sciée par les prix annoncés. Sciée.
Néanmoins, j'adore visiter des appartements et je n'ai pas été déçue samedi après-midi. Visites, visites, et visites. Le soir, je n'avais plus de jambes.
Ma copine se stresse pour le choix du quartier. Je n'aime pas les quartiers trop chics. Ils sont vite lugubres et déserts. je n'aime pas les quartiers vieux Paris, ils se transforment trop vite. En fait, j'aime le quartier Strasbourg- Saint Denis, il y a tellement d'étrangers que ça dépayse instantanément, et que ça limite, me dis-je, l'arrivée de personnes qui donnent mauvaise réputation. Mais je ne suis pas trop sûre de ma théorie, qui est en gros : mieux vaut des tas d'étrangers qui bossent à toute heure du jour et de la nuit et donnent une vie au quartier, sur qui on peut compter car les étrangers sont souvent plus serviables que les Français (plus habitués aux problèmes) ; que des Français chics coincés et bornés, ou des Français moyens dont les quartiers sont colonisés par des nouvelles générations glandeurs et emmerdants.
Suis-je trop abrupte dans mon jugement? Quels quartiers de Paris recommanderiez-vous?

vendredi 8 février 2008

Un verre?



Boire un verre après le boulot, j'aime - quand je peux, si les enfants sont casables, chez amis, parents, baby-sitter diverses.
Quoiqu'il en soit, je rêve devant cette phot. Pourquoi? A cause de tout ce qu'elle présuppose. Si j'allais à NY, seule avec Monsieur, si nous flanions, si nous marchions, si nous avons le temps, si nous avions l'argent...
Ce que j'aime dans cette image...
Le reflet évoque le bruit que feraient nos pas sur le sol.
Mes couelurs sobres et douces, ainsi que la hauteur de plafond évoquent l'élégance et un temps où l'espace pouvait être consomé librement.
Le jaune renvoie au soleil et à l'or.
Le noir à l'élégance classique.
Les lampes sont apaisantes.
Les miroirs démultiplient l'espace.

mardi 5 février 2008

Faites du social 1

Notre société doit à sa qualité de succursale française d'une compagnie américaine de pratiquer quelques activités internes destinées à favoriser les liens et relations entre les membres du personnel. Il semble à nos dirigeants américains, pour qui il est aussi difficile de concevoir un monde sans frite, hamburger et social activities qu'il nous l'est de concevoir des gens qui mettent du coca dans le vin rouge sans sourciller, qu'en nous faisant faire des âneries ensemble, nous nous entendrons mieux. L'enfant qui git ainsi, endormi ou mort, en chacun de nous s'éveillera, tel est le présupposé, et nous gambaderons tous dans une frénésie joyeuse et amicale. Comme ce sera bien. Nous nous aimerons, et nous aimerons travailler ensemble, et après nous serons tous des winneurs et la boîte gagnera des sous et nous aussi. Tout le monde sera heureux et nous pourrons alors faire une orgie de frites avec des hamburgers ou peut-êtres des hot-dogs, en versant du coca cola sur notre vin rouge.
Vous aurez noté que je présente une lègère obsession du vin rouge mélangé au coca, ce que je ne cherche aucunement à nier, ayant vécu une expérience traumatisante en la matière, que je narrerai ultérieurement.
Par ailleurs, le manque de temps me contraint hélas à reporter à un post ultérieur le récit de nos activités de socialisation en entreprise.