jeudi 22 janvier 2009

Femme lisant, Matisse


Le calme, l'ambiance des maisons bourgeoises du XIXème siècle... Même si c'est le début du XXème.
Quelque chose de Proust.

mardi 6 janvier 2009

La Madone de Benthala, de Hocine Zaourar



Autre image extraordinaire, à la suite de ma découverte, par hasard, sur le blog de Livia.

J'ai trouvé des informations très intéressantes.
La photo a été prise par hasard ; on a dit qu'elle représentait une femme ayant perdu ses huit enfants (plus dramatique) mais elle a perdu en réalité son frère, sa belle-soeur et sa nièce. la photo a été primée, mais le pouvoir algérien la craint et le journaliste est poursuivi et menacé.

Cette photo est celle d'une personne abimée dans la douleur. Son regard montre qu'au moment où elle a été prise, elle n'appartient plus au monde. Sa douleur la sépare du monde réel.

Cette photo est profondément humaine : tous, nous pouvons nous retrouver dans cette situation. Nous sommes un peu tous l'autre femme, qui tente de retenir celle qui souffre, totalement étrangère à sa douleur, mais compatissante.

Comme cette photo a été prise dans un contexte de guerre civile, on a pu dire qu'elle reflétait, sans la montrer, la guerre : le reflet de la guerre est dans le visage de cette femme.

Cette photo révèle le talent des peintres classiques. Je n'en doutais pas, mais, dans mon monde aussi, protégé, je n'ai jamais porté attention à la réprésentation de la souffrance ou de la douleur. Le visage de cette femme, semblable à certains tableaux, révèle l'expérience de la vie de certains peintres qui ont bien du voir de tels visages pour les représenter.

samedi 3 janvier 2009


Si elle se promenait avec son mari, aurait-elle emmené la servante qui la suit, portant son enfant?
En ces temps-là, elles ne s'occupaient pas toute la journée de leurs enfants si elles en avaient les moyens, on espère qu'elle s'en occupait tout de même un peu.
La servante la suit-elle parce qu'elle ne veut pas être loin de l'enfant ou parce que c'est le seul moyen de sortir qu'elle ait?
Est-elle une jeune femme mariée de force à un vieil homme et qui a trouvé l'amour ailleurs?
Est-elle une séductrice occasionnelle, une Madame Bovary du Nord?
Est-ce une rusée?

Et moi, qu'est-ce que je veux qu'elle soit?
la pauvre victime, la rusée séductrice, la Bovary?

En raison de la coiffe noire - sans une désobéissante mèche de cheveux qui en sort, je crains qu'il ne s'agisse d'une niaise amoureuse...

jeudi 1 janvier 2009

La pieta du Kosovo, Georges Mérillon


Sur le blog de Livia, je tombe sur une photo extraordinaire, dite "la pieta du Kossovo".

Cette photo est magnifique par sa lumière et sa composition. Elle me fait penser à des peintures italiennes du Quatrocento, mais lesquelles? car en cherchant, je ne suis tombée que sur des Pieta aux visages apaisés. Ce qui me surprend. Je vais continuer à chercher.

Infos trouvées :

Le magazine Time a d'abord refusé la photo, car il ne s'intéressait pas au Kosovo. L'image ne sera publiée qu'au printemps de 1990, en tout petit dans l'Express, puis peut-être dans le Figaro Magazine.

Des équipes de télévision étaient passées avant le photographe. Il a attendu que les spots soient retirés pour avoir une lumière plus normale (sans surexposition). Une partie de la photo est un peu dans l'obscurité. Il y avait, selon les souvenirs de Georges Mérillon, une sorte de buée. La lumière adoucissait tout. Pourtant les gens étaient dans un état de désespoir et de révolte.

François Mitterrand aurait été le premier à parler de cette photo dans VSD. Il a écrit en marge deux phrases : "Comment ne pas penser à Mantegna et Rembrandt, la douleur a toujours même visage". "Il faut s'attaquer au plus tôt au problème des minorités en Europe". (En réalité ça ressemble plutôt à du Caravage).