samedi 22 novembre 2008

Les lilas et les roses, Aragon







LES LILAS ET LES ROSES

O mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans les plis a gardés

Je n'oublierai jamais l'illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d'amour les dons de la Belgique
L'air qui tremble et la route à ce bourdon d'abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé

Je n'oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l'énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l'aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs

Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d'images
Me ramène toujours au même point d'arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L'ennemi dans l'ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s'est rendu
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus

Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l'ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l'incendie au loin roses d'Anjou



j'aime ce poème :

Je n'oublierai jamais l'illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d'amour les dons de la Belgique
L'air qui tremble et la route à ce bourdon d'abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé


Dans cette strophe-là je vois les chars qui traversesnt les villages, sûrs d'eux. La foule qui les acclament, les enfants usr les épaules de pères. des femmes un peu folles, qui pour masquer une inquiétude latente embrassent des hommes.

Puis :

Je n'oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l'énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l'aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs


ça se calme : moins de bruits, plus de calmes , le soir qui tombe. Les soldats qui se retrouvent seuls et font face à l'attente du combat.

Et enfin :

Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d'images
Me ramène toujours au même point d'arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L'ennemi dans l'ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s'est rendu
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus


Et là, comme le dit le poète : tout s'arrête. Dans la forêt, une villa qui sert de QG, l'ennmi qui est là ; Paris s'est rendu : les soldats ne savent pas quoi faire ; tout est déjà fini, ils ne se sont même pas vraiment battus. Une guerre bête, à peine commencée, déjà fini, vaincus stupide.


Expliquer les poèmes ne les rend pas plus beau. Mais celui-là, je l'aime tant, et de puis 25 ans. Je l'ai lu en classe, et depuis il me suit. Il m'explique la guerre, et la France, mieux que beaucoup de choses.

3 commentaires:

Ckan a dit…

Merci de nous faire partager aussi bien, l'art des poètes que celui des peintres....Merci

Anonyme a dit…

Pouriez vous repréciser l'auteur du tableau , s'il vous plaît ?
Merci

opbestcom a dit…


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(freaky)