Je m'interroge beaucoup sur la vie en société. L'une de mes interrogations les plus fréquentes est : peut-on avoir des amis?
On considère généralement que oui. La plupart des gens ont des amis, et semblent très heureux. Je n'ai pas eu le temps d'observer toutes les amitiés, mais la plupart de celles que j'ai vu m'ont semblé passagères ou aveuglées, c'est-à-dire que seule l'habitude liait les gens.
Personnellement, je suis dans une situation étrange. J'ai eu beaucoup d'amis. Je suis encore très entourée. Je déplore, très concrètement, la surcharge de mes week-ends, et, il y a deux, ans, avec mon mari, nous avons décidé de n'accepter qu'une sortie par week end, et de nous réserver un week-end de libre par mois.
Je ne confonds pas l'amitié avec la vie sociale, mais mes amitiés se sont étiolées au fur et à mesure que ma vie sociale s'étoffait. Cette phrase donne l'impression qu'il y a un lien, mais je ne crois pas.
Essayons de décrire les choses : j'avais des amies, je les aimais beaucoup, mais chacune possédait des traits de caractères aux quels je n'adhérais pas, de même, chacune n'aimait pas quelque chose d'important pour moi. Je donne un exemple simple : j'aime les barbecues à la campagne, non pas systématiquement, mais de temps en temps : ma meilleure amie n'aime pas du tout cela. Impossible donc de passer un bon moment avec elle, en mangeant une stupide saucisse grillée avec de la salade. Il serait peut-être intéressant et amusant de raconter, dans le cadre de ce blog, les raisons très diverses pour lesquelles cela n'a pas été possible, ou les problèmes qui en ont découlés. Du reste, la plupart des gens que je connais n'aiment pas l'aspect populaire du barbecue, et préfèrent un repas extérieur, sur une terrasse, pas facile à mettre en place si l'on manque de matériel culinaire approprié (un four et des plaques gaz).
Je visite des musées, rarement, mais systématiquement. Aucune de mes amies n'a pu le faire avec moi. Certaines consentent à m'accompagner à une expo : alors que celles qui sont intéressantes sont généralement bondées. Mais aller modestement visiter un petit morceau de Louvre n'est possible à personne. Je le fais seule. Les raisons : "le Louvre??? C'est toujours pareil" (et là, je dois faire des efforts pour rester calme ; même parmi des professionnels de l'art, je suis persuadé que le Louvre et ses fonds infinis recèlent constamment des secrets) ou bien " oui mais avec les enfants c'est pas possible..." (or, on peut, même de force, les emmener, ils ne paient pas, et réduire la visite à une heure, en l'axant sur des thématiques qui leur plairont : encore une fois, le Louvre est vaste, et rare sont les enfants qui n'aiment pas les salles égyptiennes). "Ah non tu vois moi il faut que je sois en vacances pour aller au musée".
J'ai pris goût à mes visites solitaires, d'autant qu'elles sont rares (pas plus de 3 fois par an, les aléas de la vie).
Mais curieusement, j'ai pu faire des barbecues avec des collègues, dont la présence, cependant, me procure moins de plaisir que celle de mes amies ne m'en auraient procurés. J'ai visité le musée d'Orsay avec une ex-collègue que je n'apprécie pas autant que mes amies, mais dont j'ai aimé l'enthousiasme.
Alors?
Mes difficiles amies, je les vois moins, et il me semble que nous évoluons.
Mes relations un peu insipides, je les vois de temps en temps, dans des cadres précis. Je suis toujours ahurie que des gens m'appellent et me proposent des activités. Je crois que si je me voyais, je ne m'apprécierais pas...
C'est étrange.
Le pire étant mes "meilleures" amies.
L'une m'a, sans s'en rendre compte, je crois, beaucoup blessé il y a deux ans, et, comme, déjà avant, nous nous voyions peu, et uniquement quand j'appelais, vu que je laisse passer le temps... Disons que j'attends de voir, j'attends son appel, une proposition de repas, d'entrevue... Rien. J'ai pris de ses nouvelles quatre fois, et elle est très occupée. je sais cependant que j'ai toujours de l'affection pour elle : car penser à elle me rend triste.
L'autre, c'est différent. Elle m'a aussi fait beaucoup de peine il y a deux ans, mais comme je l'aime beaucoup, j'ai décidé d'aller au delà, alors que j'avais été bouleversée et fachée, nous nous sommes revues et reparlées. Mais ça n'est pas comme avant. C'est comme si je m'éloignais d'elle, par le coeur, et que mon esprit le constatait et le déplorait, impuissant : car je voudrais ne pas lui en vouloir : mais je ne peux pas.
Je suis peut-être trop dure, trop exigeante. C'est tout à fait possible.
En ce cas, je mérite la solitude qui m'entoure.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
6 commentaires:
Il ne faut pas demander à l'amitié ce qu'elle ne peut pas donner parce que l'amitié c'est comme l'amour ça ne s'explique pas. Avec ma meilleure amie je ne fais rien mais elle est là lorsque j'ai besoin d'elle et mes amies bloggeuses ne me connaissent pas mais je partage plus avec qu'elles qu'avec ma meilleure amie et ça me convient comme cela!
je me méfie des amitiés convenues.
Oui, c'est intéressant ce que tu dis. Parfois je me pose des questions similaires...
Bonjour Joséphine,
Je comprends ce que tu ressents car je vis depuis qq. années les mêmes choses. Je suis déçue par mes anciennes amies que je ne considère plus comme des amies. Lorsque j'ai été veuve à 40 ans j'ai eu l'impression d'être pestiférée. Une femme seule dérange c'est pas croyable. J'en suis arrivée à penser plus à moi, à me faire plaisir et à faire plein de choses seule...
Bonne semaine @+ :)
J'ai eu l'impression que ton article a été écrit par moi, tellement il y a de similitudes entre nous et "l'amitié". Les trois quart de ce que je fais, je le fais seule, et pourtant j'ai beaucoup d'amies et de relations .... Bizarre !
Catalane
Je ne pense pas que ta solitude soit une grande solitude. Tu es probablement plus exigeante que d'autres et tu n'as pas tort. Les choses viendront à toi petit à petit et elles seront de qualité.Amicalement.
Les amis c'est comme les conjoints et les enfants : on les aime surtout quand ils ne sont pas là
Enregistrer un commentaire