mardi 30 décembre 2008

Matisse : Place des lis, Saint Tropez



Ce tableau ne se passe-t-il pas de mots?
Enfant, j'allais dans le sud en vacances avec mes parents ; j'avais cela en horreur ; je détestais les changements ; il me semble avoir traversé des quartiers avec de semblables belles maisons.
Même si un arriviste flambeur habite dedans, la beauté lumineuse de la peinture la transforme. Je parle de la maison. Elle semble plus belle, plus pure, des enfants jouent sur ses pelouses à l'intérieur. Quelqu'un fait une sieste sur la pelouse : ou bien, à l'intérieur, c'est l'heure de la leçon de musique, un autre tableau de Matisse.

mardi 23 décembre 2008

Femme lisant une lettre (Peter de Hooch)



Cette oeuvre me plait-elle ou pas?
J'ai cru que oui, mais finalement je n'aime pas : la femme est enfermée, me semble-t-il. Aucune porte sur l'extérieur - sauf la lettre.
La richesse et le luxe des vêtements ne doivent pas faire illusion. On peut être enfermé partout, même si l'on est riche.
Cette femme ne fait rien, elle lit la lettre. A quoi s'occupe-t-elle? On ne voit pas d'enfant.
Je trouve ce tableau triste.

Et vous? (soyez en désaccord avec moi !!! Je ne vais pas me vexer !)

samedi 20 décembre 2008

Mon rêve familier, Paul Verlaine

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Il y a un rapport entre ce poème et le tableau dont j'ai parlé ici, à cause de ce thème de la réminiscence.

Certains mots répétés produisent une effet de berceuse, très efficace sur moi (je parle de moi car le thème du blog est ce que je pense de tout cela, c'est une sorte d'introspection et en même temps de petite analyse ; mais dans les commentaires vous pouvez me dire que ça ne vous fait rien ; ou ce que ça vous fait).

Et que j'aime, et qui m'aime, et qui n'est (une répétition avec une petite modification à la fin).

Puis Ni tout à fait la même, ni tout à fait : à nouveau une répétition berceuse, mais en plus le motif reprend la répétition précédente, la même, qui rappelle m'aime.
Ensuite les répétitions continuent (comprend, deux fois) et elle seule, trois fois. Sans compter la rime.

Ensuite, on ne sait pas très bien à quoi ressemble cette femme, mais son nom est doux et sonore comme ceux des aimés que la vie exila (magnifique tournure ; essayez de comprendre à quoi elle se rapporte : des gens qu'on a fuit? Que la vie a éloigné de nous? Qui se sont éloignés de nous? Comme la tournure est obscure, on peut rêver...).

La ligne suivante nous donne une solution : sa voix a l'inflexion des voies chères qui se sont tues - autre formule musicale et enchanteresse. C'est peut-être la mort, ou la fin d'un amour, qui a fait taire cette voix.

En tout cas, on est toujours dans un entre deux monde, les yeux fermés peut-être, ceux du souvenir, ou du demi sommeil. Il flotte dans ce poème la même lumière de matin du monde. Je ne vois pas des lumières de matin du monde partout : dans les tableaux de Matisse, par exemple, il n'y en a pas. C'est la lumière de la Méditerranée, du plein midi.

Visites web, encore

Une promenade au Luxembourg : un délice...


Allez voir cette jolie photo blanche, bleu et rose, qui évoque Noël et sa douceur, et l'hiver...

Un coeur, pour un père... Et un très beau texte.

Image d'un petit déjeuner d'hiver idéal...

Chez Anne, ces photos sublimes, dignes d'un peintre, comme elle le remarque...

Et une très touchante video que relaie Babioles la farceuse....

mardi 16 décembre 2008

Pourquoi n'y a-t-il pas de réaction?

Oui, en effet. Pourquoi si peu de réaction?
Je viens de lire le post de Ninon et celui de Fanette et je suis choquée.
Le gérant de pardon se fout de la gueule du monde !!!
Et en même temps, si personne ne dit rien, pourquoi pas?
Mais quelle honte que personne ne dise rien, au moins pour signaler l'intention !!
Brûler une personne en effigie, c'est hard !!

Mais par ailleurs, comme je me méfie, j'aime pas tout ce qui de près ou de loin à trait à la magie. Par principe. S'en tenir écarté...

dimanche 14 décembre 2008

Le retour d'Ulysse, Le Lorrain



Ce que j'aime, encore une fois, là dedans, c'est l'ambiance mystérieuse et comme onirique de ce tableau.

Je ne connais pas assez l'art pour analyser ce tableau : je ne vois pas ce qui évoque le retour d'Ulysse là dedans. ça devrait peut-être me sauter aux yeux, mais ça ne me saute pas du tout aux yeux.

Dans ce tableau je suis émue par la partie supérieure, le toit, ou la terrasse au dessus du bâtiment à gauche de l'image. l'émotion qu'elle suscite est très étrange : elle fait référence à quelque chose en moi - mais quoi? c'est une émotion très ancienne ; et il y a quelque chose de rêvé, dans cette émotion.
Pour traduire ma pensée, je dirais crûment que j'ai l'impression d'avoir vécu là en rêve. Ou du moins, d'avoir rêvé d'un lieu de ce type.
Il me semble avoir été ainsi, sur une terrasse, vide, un peu sale, à cause du vent, qui y amène du sable et des feuilles d'arbres. Je marche sur la terrasse, je regarde vers le bas, je n'ai pas envie de descendre, et je rentre dans ma chambre, une grande pièce qui ouvre sur cette terrasse. Le lieu est somptueux, pourtant il n'est pas confortable, comme une chambre de palace - parce qu'un tel endroit, s'il existait, devrait être, de nos jours, la chambre d'un palace, d'un hôtel de luxe, ou, dans le passé, un palais italien. La pièce est plutôt encombrée et fouillis. Les vêtements que je porte sont ceux de la mode juste après la révolution.
Je mets une autre image pour aider.




Comme souvent dans ces cas-là, je ne sais que décider : ai-je fait un rêve? car il y a des périodes de ma vie où je rêve beaucoup. J'ai le souvenir d'images de mes rêves très précis. J'ai ainsi longtemps été hantée par l'image de moi-même, errant dans les rues d'une ville grise et détruite en skate board (alors que je ne sais pas tenir dessus). Je suis quasiment sûre d'avoir rêvé de lieux de ce genre.
Peut-être ai-je été influencé par des romans, mais lesquels? je n'ai pas lu tant de romans italiens. Ou des films? C'est possible.

Je n'ai pas envie de conclure, tout ça m'est égal, j'aime l'idée de visiter des lieux en rêve, ça me va.
Ce qui est curieux, c'est que si j'avais le choix,je me sentirais plus inspirée par des paysages germaniques : je les préfère ; mais mes souvenirs, mon émotion, quelque chose du fond de moi me fait tressaillir devant ces lumières d'aubes du monde dans des palais italiens.
Etrange.

Max Liebermann (1847-1935) - Le Jardin de l'orphelinat communal de la ville d'Amsterdam,


Max Liebermann (1847-1935) - Le Jardin de l'orphelinat communal de la ville d'Amsterdam, 1894, huile sur toile


Doit-on se réjouir de ces images tranquilles? Sont -elles réalistes ou mensongères?

Nous aimerions tous que la réalité soit belle ; que les petits orphelins soient bien traités par de bonnes personnes conscientes de leur devoir.

N'est-ce pas?

En est-il toujours ainsi? la vie ne nous a-t-elle pas appris que le coeur de l'homme est noir? Ou n'est-ce que depuis l'urbanisation et l'industrialisation - en ces temps-là, y avait-il moins de mauvais dans les coeurs?

Je ne crois pas. Il n'y a qu'à penser aux enfants dans les mines. Quel bon génie préservent ces orphelines?

Je ne dois pas laisser la tristesse m'envahir et tout voir en noir. peut-être ce tableau est-il vrai? peut-être ne représente-t-il pas le monde qu'aimerait voir les artistes au grand coeur du XIXème, les bobo d'hier.
Peut-être pas. Même si le doute m'habite, je ne puis en juger.

mercredi 10 décembre 2008

Mes visites sur le web : merci à tous et toutes

Fanette m'a donné une idée.

Je vais aussi garder trace et vous livrer mes pérégrinations sur le web.

Je suis quelqu'un de très simple : une photo suffit à me faire rêver. Ce qui me plonge dans l'extase et dans le rêve sur le Web, c'est donc parfois rien d'autre qu'une simple photo, qui me lance dans toute sortes de souvenirs.
Aussi simple que cela.

Prêts à me suivre dans ces petits rêves?
On y va :

La brocante de Poussière du sud m'a émerveillé.

Merci du fond du coeur à la Nourse qui m'a promenée dans des lieux magnifiques, beaux, et si proches de ceux de mon enfance. Merci !

Une seule photo, pour un dimanche zen et si élégant et poétique ! (Violette)

Avec la douceur angevine, j'ai revu les Noëls de mon enfance, les prépartifs, les objets brillants, lumineux, les rêves, le début de l'attente du moment merveilleux.... Merci !

Le même merci à Ninon, et à son beau sapin...

Et encore là, pour une si belle photo de matin d'hiver...

, j'ai aimé l'allusion à Casavettes, un de mes cinéastes préférés, même s'il s'agit de ses enfants.



Comment cela est-il possible? Comment puis-je être derrière mon écran et voyager ainsi? Mais quel bonheur !!!