jeudi 2 octobre 2008

Embarquement de la Reine de Saba, Le Lorrain




Devant ce tableau, qu'il faut voir en plus grand j'ai compris quelque chose : je ne sais pas si c'est la reine de Saba qui intéresse Claude Le Lorrain ; je ne crois pas ; en fait, ça résoud un de mes problèmes : comment les peintres peuvent-ils faire des tableaux sur certains sujets, plutôt ennuyeux? Et comment peuvent-il faire des tableaux aussi ennuyeux par rapport au sujet?
Je m'explique : regardez ce tableau. C'est la reine de Saba qui prend le bateau. Fort bien. Et si c'était la reine d'Angleterre? Hein? Ou le père Noël? Qu'est-ce que ça me fait, à moi, qu'elle prenne le bateau?
Et c'est donc en observant ce sujet profondément ennuyeux que j'ai tout d'un coup compris le tableau.
Le Lorrain a probablement du travailler sur commande. Je me renseignerai, c'est à mon programme, mais il n'y a que les artistes actuels, nos si grands artistes, qui sont sponsorisés par le gouvernement. Il fut un temps où ils étaient obligés de vendre leurs tableaux pour vivre, et de les vendre pas si cher que ça, à mon avis, bien que naturellement, un tableau du Lorrain n'ait pas de prix, juste une valeur immense. Donc, il a du peindre son embarquement de la Reine de Saba pour une église ou un riche croyant qui voulait décorer son salon (j'écris vraiment n'importe quoi). Mais il a utilisé la liberté de l'artiste et l'aveuglement du commanditaire pour peindre autre chose, tout à fait autre chose.
regardez le tableau : la Reine de Saba est tout en bas, avec divers personnages. C'est ça, que vous regardez, bous? Mais non. Vous regardez, comme moi, le paysage (c'est pour ça que cherchant une reine, vous vous énervez de ne rien comprendre). Le Lorrain a réalisé un tableau d'un paysage gréco latin, à colonnes, maritime, plutôt grec ou disons méditerranée orientale, je dis ça à cause du port. Ce qui compte, c'est la lumière, là, tout au fond. Et les bâtiments sur les côtés, qui crée une ambiance majestueuse et onirique.
Onirique parce que dans cette lumière de matin, il y a une ambiance de matin du monde. J'y retrouve l'ambiance de certains tableaux New Age affreux vus au Musée d'Orsay.
Ce tableau montre la liberté du peintre : il détourne le tableau qu'il peint. Et il évoque un monde imaginaire, ou un monde intérieur : je n'arrive pas, au vrai, à savoir pourquoi il me fait cet effet, mais c'est bien le cas.
Et à vous, chers lecteurs?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

je l'ai bien regardé, et en effet on est plus attiré par la lumière au fond que par d'autres choses. C'est très intéressant ce que tu dis.

DIDOU a dit…

Tu as raison : rien à voir avec la reine de Saba !
Il faut même la chercher pour véritablement la trouver.

Le soleil naissant est au centre de l'oeuvre, et au point de convergence de toutes les lignes de fuite. C'est donc bien là que le peintre veut qu'on regarde.

Cela dit, à la place du commanditaire, moi j'aurais engueulé le peintre, parce qu'il ne faudrait pas non plus qu'il se moque de moi en peignant n'importe quoi !

Anonyme a dit…

Fine analyse qui me plait bien !

Anonyme a dit…

C'est très beau et très intéressant, comme toujours, Joséphine !

opbestcom a dit…




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(freaky)

Handyman Pueblo a dit…

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