jeudi 9 octobre 2008
La condition humaine, Magritte
Encore un tableau pensé.
Mais pas le pire.
Pour moi, c'est le mythe de la caverne. Ce mythe, qui est plutôt une allégorie, provient d'un célèbre dialogue de Platon, La République. Platon y explique que les hommes ne peuvent pas connaître le monde réel : il les comprend à des gens assis autour d'un feu et qui ne connaissent le monde que par les reflets d'un feu allumé au milieu de la caverne : des ombres, des sons.
Par cette allégorie, grossièrement résumée, Platon veut faire sentir que la partie spirituelle de l'homme est prisonnière du corps, et que l'esprit humain peine à se représenter le monde réel.
Ce tableau est assez différent, n'empêche qu'il me fait penser à cette allégorie. Le tableau suggère que nous ne pouvons nous échapper de ce qui nous entoure : par une fenêtre ouverte sur le monde, nous voyons un paysage que nous nous représentons en nous-même. C'est tout. C'est gai.
Ou alors, devons-nous comprendre que nous créons notre représentation de l'univers?
Ou que l'artiste crée notre représentation de l'univers?
De quoi penser.
Par ailleurs, ce tableau est vide de vie animale ou humaine. Faut-il comprendre que la vie animale est en trop?
Le message m'échappe, mais je ne suis pas hyper douée pour les messages visuels. Je rentre, ou pas dans une ambiance.
Je suis intéressée par tout commentaire de lecteur.
L'image, paisible, donne en même temps un sentiment d'angoisse, bien que le ciel soit bleu avec nuage et qu'il n'y ait rien de menaçant dans le paysage.
peut-être êst-ce la disparition de toute vie humaine qui crée l'angoisse?
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5 commentaires:
C'est vrai que le spectateur n' a qu'une envie, c'est de savoir ce qui se cache derrière le tableau, ce que l'artiste veut nous cacher.
L'interprétation où il faut réfléchir m'échappe un peu. Mais je dirais que cela montre qu'on aime se voiler la face, qu'on aime cacher ce que l'on ne veut pas voir par ce qu'on préfère.
Qu'on aime remodeler la réalité à l'image de nos désirs.
J'aime beaucoup ce tableau ou l'intérieur se confond avec l'extérieur.... conscient et inconscient.....
Ah, ah, conscient et inconscient, tiens, je n'y avais pas pensé !!!
Ceci n'est pas un tableau ...:-)
Cela a aussi rapport avec le tableau/fenêtre théorisé à la renaissance par Alberti :
« Je parlerai donc, en omettant toute autre chose, de ce que je fais lorsque je peins. Je trace d'abord sur la surface à peindre un quadrilatère de la grandeur que je veux, fait d'angles droits, et qui est pour moi une fenêtre ouverte par laquelle on puisse regarder l'histoire, et là je détermine la taille que je veux donner aux hommes dans ma peinture. »
Leon Battista Alberti, De Pictura (1435), texte latin et traduction française de Jean-Louis Schefer, éditions Macula Dedale, Paris, 1993. Livre I, page 115.
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